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- vega1
fiche Eleveur
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Je suis en retard, je ne viens pratiquement plus sur PV et je n'ai vu ton message que maintenant.
Toujours aussi bien ton roman, et tu nous a gâtés avec ce long chapitre, mais quelle peur j'ai eu...
Pauvre Ultimécia, enfin tout est bien qui finit bien du moins pour cette fois. Elle avait raison d'avoir peur de lui, il s'est conduit d'une manière... ce n'est pas de sa faute, mais quand même, il aurait dû faire attention de ne pas s'endormir dans la chambre, mais l'amour...
Heureusement que le Monarque voit tout et sait tout du passé, du présent et de l'avenir. Qu'est ce qu'il leur prépare ?
Travaille bien sur la suite pour nous la donner bientôt.
Bisous et à la prochaine
- ultimecia
fiche Eleveur
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Tiens? Coucou Vega, ça faisait longtemps ^^
Je comprends que tu ne viennes plus beaucoup sur PV, moi c'est plus par habitude que par plaisir que je me connecte...
Pour revenir au sujet: Merci !!! Et oui, l'amour... Mais ça leur servira de leçon, nos tourtereaux feront plus attention à l'avenir ^^ (enfin... il vaudrait mieux pour eux *air angélique*)
Je vais essayer de m'y remettre un peu ce week end ^^' (déjà que je ne peux écrire que le week end... Et ces derniers temps, il y a eu pas mal d'imprévus qui m'ont empêché d'écrire :,( Il faut que je m'y remette, il faut que je m'y remette ><!!! *s'auto-engueule pour continuer à écrire ce week end xD*)
Bisous et la prochaine aussi ^^
Vous aimez les histoires fantastiques? Venez lire ceci ;) Bonne lecture ^^On n'est pas là que pour payer!!! Votre avis?Sauvons PV
- ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Ca faisait un moment que je n'avais pas remis la suite ^^' Pour ma "défense", je ne peux écrire que le week end et les jours fériés, donc il suffit qu'il y ait quelque chose de prévu, ou que je n'arrive pas à me mettre à écrire et ça n'avance pas, donc... Ben ici non plus ^^'
Mais là, j'ai réussi à écrire un peu, donc je peux vous poster le chapitre suivant ;)
Le Vampire Ultime
1 – Emergence
Les choses étaient enfin rentrées dans l’ordre : Ultimécia ne paniquait plus à la vue de Cyrié, qui recommença à lui rendre régulièrement visite au Fenryl d’Or. Parfois, c’était elle qui le rejoignait au Désert des Dam-nés, Santanas faisait à nouveau confiance au vampire, et Millénias, lui, n’avait rien changé : il s’était toujours méfié du vampire et risquait d’être éternellement vigilant quand il se trouverait en sa présence. On ne pouvait pas foncièrement reprocher à l’ange de ne pas avoir totalement foi en lui ; après tout, on lui avait répété si souvent, et, à l’époque, à juste titre, que Cyrié était dangereux, qu’il ne parvenait pas à se convaincre du contraire, et ce, quoique puissent lui dire son frère, sa sœur ou le vampire lui-même. Malgré sa méfiance, il ne s’opposait plus à ce qu’Ultimécia le fréquente d’aussi près. Lorsqu’elle était avec lui, elle était heureuse, et il savait qu’en cas d’attaque, il la protègerait. En fait, ce qui le contrariait était que les chasseurs de primes risquaient de s’en prendre à sa sœur adorée, justement, à cause de sa relation ave Cyrié, et qu’il risquait lui-même de s’en prendre à nouveau elle, s’il perdait encore le contrôle de ses instincts. Le vampire ne lui en tenait pas rigueur, il était totalement conscient du danger qu’il pouvait toujours représenter. Même si, à présent, il parvenait à rester maître de lui-même, il sentait que le prédateur qui se cachait en lui n’avait pas totalement disparu, et que sa présence ne s’évanouirait jamais. Parfois, quand ils étaient sûrs qu’une personne mal intentionnée ne se trouvait dans les environs, Cyrié et Ultimécia se permettaient de s’afficher au grand jour et d’arpenter les rues, main dans la main. Ces petits moments d’intimité non dissimulée leur plaisaient énormément et leur faisaient beaucoup de bien. Ils étaient soulagés de ne pas être systématiquement obligés de se cacher, et regrettaient que cela ne puisse se produire que si rarement. Ils savouraient donc chaque seconde, encore plus intensément qu’à l’ordinaire. Le frisson d’être découverts ne rendait leurs rendez-vous que plus excitants – comme s’ils avaient besoin d’ajouter un danger supplémentaire à leur relation. Une fois par semaine, les Triplés fermaient le Fenryl d’Or afin de se reposer ou, tout simplement, de passer un peu de temps ensemble – ce qui, avant la mort de Santanas, n’était plus arrivé depuis leur enfance. Ce soir-là, la nuit était belle, ils décidèrent donc d’en profiter. Ils se promenaient depuis une bonne heure quand, soudain, Ultimécia eut le pressentiment que quelque chose allait leur arriver. Elle n’avait pas eu de vision, mais ses frères savaient très bien que ses sensations étaient tout aussi exactes que ses prémonitions, ils décidèrent donc de rentrer au plus vite. Ils pressèrent le pas, en empruntant au maximum les petites ruelles détournées, plutôt que les grandes routes qui offriraient un terrain bien trop favorable à d’éventuelles attaques ou embuscades. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva : ils n’avaient pas encore quitté le quartier où ils se trouvaient qu’ils furent encerclés de nuages de lumières, rapidement remplacés par des chasseurs de primes, facilement reconnaissables à leur longue veste verte et leurs insignes. Tous étaient armés et déterminés. Il n’y avait aucun doute possible, ils étaient là pour se battre. D’abord surpris par ces apparitions soudaines, et intimidés par le nombre d’ennemis, les Triplés retrouvèrent rapidement leurs esprits et firent chacun apparaître leur arme : une grande épée blanche pour Millénias, une noire pour Santanas, et une, un peu plus courte, combinant les deux couleurs, pour Ultimécia. Chaque lame comportait des gravures, légèrement différentes les unes des autres, mais toutes aussi soignées et délicates. Etrangement, elles donnaient aussi un côté plus menaçant aux armes. Tous les trois se mirent en garde, dos à dos. Les chasseurs de primes passèrent immédiatement à l’attaque. Les coups pleuvaient, les lames s’entrechoquaient, le tout accompagné d’attaques magiques redoutables. Les Triplés se protégeaient mutuellement, chacun assurant les arrières des deux autres. Ils avaient reçu un enseignement de très grande qualité durant leur enfance, ils parvenaient donc à tenir tête à l’agressivité de chasseurs de primes surentrainés et motivés uniquement par l’appât du gain. Les frères et sœur réussirent à vaincre quelques adversaires et à en blesser quelques autres, mais des renforts firent leur apparition. La situation promettait de devenir beaucoup plus difficile. Leurs rivaux, qui les cernaient toujours, se jetèrent sur les Triplés, quand, soudain, les premières lignes de chasseurs de primes s’effondrèrent. Tous les autres interrompirent leur attaque et reculèrent, déstabilisés. Cyrié se trouvait devant ses amis, très énervé qu’on ait essayé de s’en prendre à eux. Sa position laissait à penser qu’il venait d’achever une grosse offensive. C’était donc lui qui venait de neutraliser tous ces ennemis ? Sa vitesse surnaturelle lui avait permis d’agir sans être vu. Le vampire comptait bien profiter de l’effet de surprise qu’il venait de provoquer. Il repartit à l’attaque, plongeant au milieu des chasseurs de primes, soudain un peu moins sûrs d’eux. Il était dans son élément au cœur de la bataille, c’était donc un adversaire de taille. L’arrivée de leur allié conféra un nouveau souffle aux Triplés qui redoublèrent d’adresse. Le combat se faisait de plus en plus acharné. Chaque adversaire vaincu renforçait leur haine envers le vampire et ses acolytes. Il fallait mettre fin à tout cela : la liberté – et, accessoirement, la vie – de ce monstres assoiffé de sang, le soutien que lui apportaient les Triplés, la présence même de Santanas dont la place était dans l’au-delà, voire, purement et simplement, dam-née. Soudain, tous sentirent la puissance d’une grande déflagration magique. Ultimécia se retourna pour repérer la source de l’attaque, et, au besoin, l’esquiver, mais elle n’eut pas le temps de finir son mouvement. Quelque chose la percuta violemment et faillit la faire tomber. Quelque chose de froid… Elle se remit très vite de la force du choc et fut anéantie par ce qu’elle voyait. Cyrié, inconscient, une très grave blessure lui déchirant le thorax et une partie du ventre. Lui, avait eu le temps de voir l’origine de l’attaque et sa cible : Ultimécia, et de se placer devant elle à l’instant même où elle l’aurait atteinte. Il aurait pu se contenter de l’écarter de la trajectoire de ce puissant assaut magique, mais il avait réagit trop tard et, même sa vitesse vampirique ne lui aurait pas permis d’agir à temps sans être frappé lui-même. Il avait donc préféré utiliser son propre corps pour lui faire barrage. Au moins, grâce à cela, il était sûr qu’Ultimécia aurait un bouclier efficace. Mais à présent, le vampire se trouvait allongé au sol, dans les bras de sa bien-aimée, bouleversée par ce qu’il venait de se passer.
— Millénias ! hurla Santanas.
Le démon voulait profiter du relâchement que l’état de Cyrié avait provoqué pour porter un coup fatal aux chasseurs de primes encore présents. Son frère le regarda brièvement et compris ce que son jumeau avait en tête. Ils accoururent de part et d’autre de leur sœur et chargèrent leur propre attaque magique. Ultimécia joignit sa force à la leur. En voyant cela, tous leurs adversaires prirent peur. Ensemble, les Triplés possédaient une force de frappe faramineuse, jamais égalée. Une fois la charge à son paroxysme, trois gigantesques faisceaux lumineux – un blanc et un violet, tournoyants autour d’un autre qui combinait leurs deux couleurs – se ruèrent sur les chasseurs de primes. Lorsque la magie se dissipa, plus personne ne faisait face aux Triplés. Ils prirent un instant pour vérifier que tout danger était écarté, puis l’attention d’Ultimécia revint à son compagnon. Elle jugea rapidement de la gravité de sa blessure. Millénias, lui, était en arrêt face à ce spectacle. La dernière fois qu’il avait vu quelqu’un d’aussi meurtri, il s’agissait de son propre frère, le soir où il l’avait accidentellement tué. L’ange ne pouvait pas s’empêcher de repenser à cette funeste nuit et à tout ce qu’il avait alors ressenti.
— Ca n’a rien à voir…, tenta Santanas pour qu’il se ressaisisse.
Il avait remarqué l’expression éprouvée de son jumeau et n’avait aucun mal à décrypter les pensées qui lui torturaient l’esprit. Le démon semblait être le seul à avoir les idées claires. Il était étrangement calme, au vu de la situation. Ultimécia leva une main tremblante au-dessus de la blessure de Cyrié. Elle était sur le point de commencer à le soigner quand Santanas la lui saisit. La paume dans la sienne, empêchait la jeune femme d’utiliser ses pouvoirs guérisseurs.
— Mais qu’est-ce que tu fais ?! s’exclama-t-elle, les larmes aux yeux. — Pas ici, se contenta de répondre son frère. — Quoi ?! Mais… Si on ne fait rien, il… — … Il ne va pas mourir, l’interrompit-il. Cette blessure ne peut pas le tuer. Par contre, si on reste ici, d’autres chasseurs de primes risquent de débarquer et de lui en faire une, qui, elle, lui sera mortelle.
Avant même qu’il ne termine sa phrase, ses propos se vérifièrent. Des nouveaux pouvoirs s’étaient manifestés, apportant avec eux de nouveaux groupes de chasseurs de primes. Mais combien allait-il encore y en avoir ? Quand cela se terminerait-il enfin ? Que Cyrié puisse recevoir les soins dont il avait besoin. Les Triplés retournèrent au combat, mais à présent, ils devaient veiller les uns et sur les autres, en plus de protéger le vampire qui n’était plus en mesure de le faire lui-même. Leur esprit embrumé était loin de les aider à se concentrer sur la bataille. Ces nouveaux adversaires, encore plus nombreux qu’auparavant, étaient encore plus déterminés à vaincre les Triplés, accéder à Cyrié, et toucher l’alléchante récompense qui lui était attribuée. L’occasion était trop belle : il ne pouvait absolument rien faire pour se défendre, le risque que représentait une tentative pour le capturer était donc nul. Sa seule ligne de défense était constituée de trois personnes, redoutables, soit, mais pas invulnérables, et certainement pas aussi dangereuses que lui – personne ne pouvait l’être d’ailleurs. Les coups étaient toujours plus forts, plus acharnés, plus difficiles à contrer. Malgré la qualité de l’enseignement qu’ils avaient reçu, les Triplés se retrouvèrent vite en très mauvaise posture. Le prochain assaut risquait fort de leur être insurmontable. Soudain, l’atmosphère du lieu changea. On pouvait à présent sentir une aura ténébreuse, extrêmement puissante, effrayante et menaçante. Tout le monde s’arrêta net. Les chasseurs de primes, terrorisés, fixaient quelque chose derrière les Triplés. Le danger venait bien de cet endroit. Inquiets, ces derniers se retournèrent. Rien. Personne… Même plus le corps meurtri de Cyrié. Quelqu’un avait donc réussi à le subtiliser sans que les Triplés ne le remarquent !? Mais le moment n’était pas à ce genre de réflexions. Leurs adversaires étaient toujours bel et bien présents, et, maintenant, ils allaient aussi devoir faire face à cette entité qui venait de faire son apparition. Ils sentirent qu’elle n’était plus derrière eux, ce qui expliquait pourquoi ils ne l’avaient pas vue. Ils revinrent à leur posture d’origine et sursautèrent en constatant que quelqu’un se tenait entre eux et les chasseurs de primes. Cette personne leur tournait le dos, ils ne purent donc pas la jauger pleinement. Ils ne voyaient que ses cheveux mi-longs d’un rouge foncé, qu’on aurait facilement pu confondre avec la couleur du sang, sa longue veste aux reflets satinés, noire et évasée, dont la large capuche retombait lourdement, et ses manches, amples, d’où dépassaient des mains d’une pâleur inquiétante, terminées d’ongles un peu trop longs pour un homme, taillés en pointe, tels des griffes acérées. Cette aura effrayante émanait de lui. Les chasseurs de primes, qui, eux, avaient une parfaite vue sur son visage, étaient terrorisés, mais n’osaient pas bouger. Ils n’avaient qu’une envie, partir en courant, mais ils avaient peur qu’il ne les attaque s’ils avaient l’affront de lui tourner le dos. L’un d’entre eux, certainement leur chef, fit mine de surpasser sa peur et ordonna, de la façon la plus convaincante possible :
— Mais qu’est-ce que vous attendez ?! Att…
Il fut interrompu par une gigantesque onde de choc émanant de cet inconnu qui les menaçait. Tous les chasseurs de primes furent touchés, et tombèrent immédiatement raides morts. Même ceux au sol avaient été affectés par les effets de cette onde. L’être effrayant pivota. Il faisait à présent face aux Triplés. Son visage était tout aussi pâle que ses mains, son teint était beaucoup plus livide que celui d’un vampire, le blanc de ses yeux était d’un noir de jais – on se serait cru fasse aux ténèbres elles-mêmes – accentué par des iris d’un rouge flamboyant et lumineux, dont on ne distinguait pas les pupilles, sa bouche entrouverte révélait de longs crocs, plus grands et beaucoup plus effilés que ceux des autres vampires, deux cristaux, d’un rouge foncé, au cœur et aux reflets noirs, reliés par une petite chaînette dorée, maintenaient le haut de sa veste fermée. Il s’agissait de pierres de sang, très similaires aux pierres d’âme, mais leurs effets étaient très différents. Cet être ténébreux réservait-il le même sort aux Triplés qu’à leurs adversaires ? Il ne lui avait pas fallut plus qu’un souffle pour anéantir, purement et simplement, des dizaines de chasseurs de primes, rien ne l’empêcherait de réitérer son acte envers eux. Il fixait Ultimécia, qui ne le lâchait pas des yeux. Mais, étrangement, elle ne paniqua pas. Aucune hostilité ne semblait se dégager de lui. Evidemment, il n’avait pas l’air amical, c’eut été difficile avec ces yeux et ce regard noir, mais, malgré cela, il ne paraissait pas menaçant. Ce paradoxe était-il un piège visant à réduire leur vigilance pour s’en prendre plus facilement à eux ? Alors que les Triplés fixaient l’inconnu, prêts à agir au moindre geste de sa part, son apparence se modifia : ses cheveux virèrent au noir, une mèche blanche s’y perdit, son teint reprit quelques couleurs, une cicatrice commença à apparaître, balafrant son œil droit, dont l’iris devint blanc, sans pupille, le gauche prit une couleur bleue électrique, ses crocs diminuèrent légèrement de taille, sa veste s’ouvrit et s’éclaircit, jusqu’à être grise, sa capuche se rétracta et disparut, ses extrémités se déchirèrent. Cette personne ténébreuse, meurtrière et terrifiante n’était autre que Cyrié ?! Sa poitrine, à nouveau dénudée, dévoilait son horrible blessure. L’expression du vampire s’assombrit et il perdit une nouvelle fois connaissance.
Le lendemain, la nuit était tombée depuis un moment quand on frappa à la porte de la chambre d’Ultimécia. Elle s’ouvrit et la tête de Santanas s’y faufila.
— Je peux entrer ? demanda-t-il en souriant. — Oui, oui, l’invita sa sœur.
Elle était assise au bord du lit, juste à côté de son bien-aimé, toujours inconscient. La jeune femme affichait une mine très anxieuse et coupable. Après tout, c’était en la protégeant qu’il avait été si gravement blessé.
— Toujours pas de changement ? interrogea le démon, sans aucune angoisse.
Ultimécia répondit d’un signe de tête, par la négative.
— J’ai cru sentir quelque chose tout à l’heure… J’ai cru que…
Elle faillit se mettre à pleurer. Pour la rassurer, son frère s’approcha d’elle, la serra contre lui, et lui caressa l’épaule.
— Ne t’inquiète pas, il n’en mourra pas, la tranquillisa-t-il. — Tu n’arrêtes pas de dire ça depuis hier, mais comment tu peux en être aussi sûr ? s’énerva la jeune femme, les larmes aux yeux. — Parce qu’il me l’a dit, répondit-il avec un sourire chaleureux. Ce genre de blessure ne peut pas le tuer. — Tu en es vraiment sûr ? l’implora Ultimécia.
Santanas acquiesça. Sa sœur le fixa longuement : était-ce la vérité ou ne tentait-il pas simplement de la rassurer, par tous les moyens ? Elle ne voulait pas se poser ces questions. Pour l’heure, tout ce qui importait était l’état de Cyrié. Elle le regarda à nouveau, à peine moins angoissée. Ses yeux se posèrent sur les nombreux bandages de ce dernier.
— Ta blessure, à toi, elle était beaucoup moins grave, mais toi, tu… — Moi, je suis un démon. Enfin… Je l’étais, plaisanta Santanas. Lui, c’est un vampire, c’est complètement différent. Son métabolisme peut supporter des blessures qui tueraient n’importe qui d’autre. — …
Ultimécia réfléchit aux paroles de son frère. Il ne lui mentait peut-être pas… Après tout, la grande résistance des vampires était bien connue… Mais une blessure aussi grave… !
— Alors… Si ces blessures ne peuvent pas le tuer, lesquelles peuvent le faire ? questionna la jeune femme. — Heu…, hésita Santanas qui, après réflexion, en avait peut-être un peu trop dit. Ca, il vaudrait mieux que tu en discutes avec lui ; je ne sais pas si j’ai vraiment le droit de t’en parler… Il y a certains sujets qu’il a bien voulu aborder avec moi, d’autres non, pour leur sécurité… Mais je pense que si, moi, il a bien voulu me le dire, il n’y aura pas de problème pour qu’il le fasse aussi pour toi... Mais ça, il faut que tu voies directement avec lui.
Le démon était vraiment désolé de ne pas pouvoir répondre aux inquiétudes de sa sœur adorée. Elle n’appréciait vraiment pas ces situations qui lui rappelaient tout ce qu’elle ignorait au sujet des vampires. Ils étaient ensemble depuis un moment maintenant, mais elle était forcée de reconnaître qu’elle n’en savait que très peu sur lui. Elle avait horreur de ça. Cyrié s’agita légèrement et poussa un petit grognement de douleur. Lentement, il ouvrit un peu les yeux.
— Salut, lui murmura Ultimécia.
Ce qui attira l’attention du vampire.
— Hey, salut ma belle.
La douleur et son état, à demi conscient, ne lui permettaient pas de bien articuler, mais ses paroles étaient tout à fait compréhensibles. Santanas s’éclaircit la gorge pour rappeler sa présence à son ami, légèrement vexé d’avoir été ignoré, mais il ne lui en tint pas rigueur.
— Santa…, se rattrapa le vampire. — Comment tu vas ? — En pleine forme ! Pourquoi ? Ca ne se voit pas ? plaisanta le blessé.
Ils commencèrent à rire, mais sa blessure rappela immédiatement Cyrié à l’ordre. Il se détourna pour lutter contre la douleur. Après qu’elle se soit un peu atténuée, il expira profondément. C’est alors qu’il réalisa qu’on lui avait enlevé sa veste et ses armes, et que des bandages lui entouraient le torse.
— C’est toi qui m’as soigné ? demanda-t-il à Ultimécia.
Il souriait, mais ces yeux mi-clos empêchaient la jeune femme de s’en réjouir.
— Tous les trois. — Millénias aussi ? interrogea le vampire, très surpris, mais ravi. — Il ne t’aime pas, mais il ne te déteste pas non plus, fit remarquer Santanas. Et puis… Vu comme Ulti s’inquiétait, il ne pouvait pas dire non, la taquina-t-il.
Ce qui lui valut un coup dans les côtes.
— Ben quoi ? s’amusa le démon.
Ultimécia ne répondit pas, mais le fusilla du regard. Même s’il s’en doutait très certainement, elle ne voulait pas que Cyrié découvre l’ampleur de l’angoisse qu’elle avait ressentie. Il lui caressa doucement la joue.
— C’est vrai, tu t’es fait beaucoup de soucis ? demanda-t-il, attendri. — … Oui, fut-elle obligée d’admettre. — Oh, il ne fallait pas. Désolé. — Quoi ? Mais ce n’est pas de ta faute ! C’est plutôt à moi de m’excuser, c’est en me protégeant que… — … Non… Si j’ai fait ça, c’est parce que je l’ai choisi, tu ne m’as obligé à rien. Il valait mieux que ce soit moi plutôt que toi. Moi, au moins, ça ne risquait pas de me tuer, s’amusa le blessé. — C’est ce que je n’ai pas arrêté de lui répéter, mais elle ne voulait pas me croire, renchérit Santanas. — Qu’est-ce que tu lui as dit exactement ? — Juste que ce genre de blessure ne pouvait pas te tuer, répondit le démon, un peu inquiet de savoir s’il avait bien fait ou non.
Cyrié acquiesça. Il lui était visiblement reconnaissant de ne pas en avoir divulgué d’avantage. Après un court silence, le vampire reprit :
— Vous pouvez me donner un coup de main pour rentrer ? — Tu n’es pas sérieux là ?! Tu as besoin de repos, rétorqua Ultimécia.
Cette fois, Santanas était du même avis que sa sœur. Partir, dans cet état de faiblesse, était loin d’être la meilleure chose à faire pour Cyrié.
— Oui, justement. Ici, j’entends le cœur de tous vos clients… Et le votre. Là… Je risquerais d’essayer de m’en prendre à quelqu’un… Ce ne serait bon pour personne. Et puis, des chasseurs de primes pourraient débarquer n’importe quand, et vous ne pourriez pas forcément les retenir.
Il n’avait pas tout à fait tord : même avec la présence des Triplés, il n’était pas totalement en sécurité au Fenryl d’Or. Maintenant qu’ils y pensaient, Santanas et Ultimécia se rappelèrent de rumeurs dont ils avaient entendu parler… Certaines personnes prétendaient qu’un vampire blessé, tout comme un animal, était plus dangereux qu’à l’ordinaire. Après tout, ses instincts risquaient peut-être de le pousser à se nourrir… Pour se régénérer plus rapidement… Il était peut-être plus raisonnable de le laisser rentrer chez lui…
— Oui, mais, tu ne pourras pas te téléporter à l’intérieur de la grotte… Tu es sûr que tu es en état ? s’inquiéta Santanas. — Si vous m’aidez, je pense que oui, le rassura le vampire.
Le frère et la sœur hésitèrent, mais il était dans le vrai. D’un commun accord silencieux, ils décidèrent de lui prêter main forte. Santanas l’aida à se redresser et à s’asseoir au bord du lit. Ultimécia récupéra ses affaires et le soutint. Son frère s’écarta. Perplexe, elle le regarda.
— Vas-y, moi, je reste là, expliqua-t-il avant qu’elle n’ait eu le temps de lui poser la moindre question. On ne sait jamais, si quelqu’un essaie de vous suivre… Je brouillerai les pistes.
Son argument tenait la route. Les Triplés n’avaient pas la sensibilité des vampires pour reconnaitre les chasseurs de primes, il pouvait très bien s’en cacher un parmi les clients de la taverne, et, dans l’état actuel des choses, Cyrié ne se trouvait pas dans les meilleures conditions pour chercher à le savoir. Ultimécia fit un petit signe à Santanas pour lui annoncer leur départ imminent, puis elle les téléporta, le vampire et elle, au Désert des Dam-nés. Une fois arrivé, Cyrié tenait péniblement sur ses jambes. Visiblement, il avait beaucoup moins de force que ce qu’il avait bien voulu faire croire. Rester debout le faisait atrocement souffrir, mais il faisait tout pour le cacher. Ultimécia l’aida à avancer, lentement. Diane, la mère des jeunes chiens Basker, vint immédiatement leur prêter main forte. Elle se plaça aux côtés de Cyrié, de façon à ce qu’il puisse se reposer également sur elle. Malheureusement, la porte étant trop petite, l’immense chienne ne pouvait pas les accompagner dans la chambre. Le vampire eut d’autant plus de mal à rejoindre son lit ; à présent, seule la jeune femme le soutenait. Lorsqu’ils l’atteignirent enfin, il s’allongea sur le côté, en tournant le dos à Ultimécia – la seule position qui soulageait un peu sa douleur. Légèrement attristée par cette position, sa dulcinée ne savait plus vraiment quoi faire. Etait-ce un moyen pour lui de lui faire comprendre qu’il préférait qu’elle le laisse seul ? Ou pouvait-elle rester ? La réponse vint sans se faire attendre :
— Viens t’installer près de moi, l’invita-t-il gentiment.
Cyrié désigna la place libre à laquelle il faisait face, sur le lit. Ultimécia ne se le fit pas répéter une nouvelle fois et se coucha juste devant son bien-aimé. Il lui souriait. Doucement, le vampire leva la main, la passa derrière l’épaule de la jeune femme, et l’attira faiblement dans ses bras. Elle comprit vite et s’approcha d’elle-même, pour l’empêcher de dépenser inutilement les quelques forces qui lui restaient. Elle fit très attention à ne pas toucher à sa blessure. Cette proximité leur était très agréable – il ne leur arrivait pas souvent d’être aussi confortablement étendus, le lit qu’ils occupaient habituellement au Fenryl d’Or étant bien plus petit – mais aussi relativement risquée : au moindre geste, Ultimécia risquait de réveiller la douleur du vampire. Malgré cet inconvénient, ils savourèrent tous deux ce moment. Cyrié regardait sa dulcinée avec des yeux remplis d’amour. Ils n’avaient que très rarement l’occasion de se retrouver en tête à tête au Désert des Dam-nés, la taverne de la jeune femme lui demandant beaucoup de temps. Son rôle de propriétaire, de gérante et de tenancière l’obligeait à y passer toutes ses journées, et, en général, une bonne partie de ses nuits, elle n’avait donc que peu d’occasions de quitter les lieux. Elle pouvait, parfois, demander de l’aide à ses frères, mais leurs obligations respectives les retenaient régulièrement en Enfers et aux Cieux. Cyrié sentit la fatigue le gagner. Habituellement, les vampires ne dormaient pas durant la nuit, mais lors de graves blessures, le repos leur permettait de se régénérer plus vite.
— En fait, c’est pour ça que tu voulais rentrer : tu voulais qu’on soit tous les deux, plaisanta Ultimécia. — Je ne pouvais pas savoir que Santa resterait au Fenryl, répondit le vampire, amusé. — C’est vrai… — Peut-être que, lui, il avait quelque chose en tête… ? Mais j’avoue que ça ne m’a pas dérangé qu’il le fasse. — Moi non plus.
Ils restèrent un moment silencieux, puis Ultimécia finit par poser la question qui la taraudait depuis la veille :
— Cyrié… Qu’est-ce qu’il s’est passé hier soir ? C’était quoi ce… Cette apparence ? — Ah, ça…Mmh… On verra ça plus tard si tu veux bien.
De toute évidence, il ne voulait pas aborder ce sujet. Du moins, pas cette nuit. La jeune femme n’insista pas d’avantage. Après tout, la blessure du vampire n’était pas anodine, il valait mieux ne pas le pousser à présumer de ses forces. Ultimécia sentait le souffle de son bien-aimé contre son visage. Il respirait faiblement. Elle savait qu’en temps normal, les vampires n’avaient pas besoin de respirer, qu’ils ne le faisaient que pour passer inaperçus au milieu des mortels, et qu’en cas de blessures, ils en ressentaient le besoin – bien que totalement inutile –, mais dans les circonstances actuelles, devait-elle s’en inquiéter ? Peu de temps après, on frappa à la porte. Cyrié tourna la tête et invita le visiteur à entrer. Spargas. Il semblait légèrement soucieux.
— Salut, l’accueillit le Leader, d’une voix faible. Qu’est-ce qui t’amène ? — Diane m’a prévenu que tu n’allais pas bien, alors, je suis venu voir si tu avais besoin de quelque chose. — C’est sympa, merci. Mais ça ira.
Son interlocuteur ne fut pas convaincu de cette réponse. Même de là où il était, il sentait très nettement la forte odeur du sang de son ami. Seule une grande blessure pouvait dégager une telle fragrance.
— Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? — Pas ce soir Spargas… esquiva Cyrié.
Le blessé n’avait qu’une envie : se reposer. Il n’était pas en état de participer à de longues discussions, et il savait pertinemment que les évènements de la veille ne seraient pas traités en quelques minutes.
— Ok...
Puis, Spargas fit apparaître deux bouteilles en verre sombre, soigneusement fermées, à côté de la porte.
— Je te laisse quand même ça. Ulti, je compte sur toi : il faut qu’il se nourrisse correctement pendant les prochaines nuits. — Non, là, il ne vaudrait mieux pas, le contredit Cyrié. De toute façon, même si j’avalais quelque chose, je ne le garderais pas… Ca ne servirait à rien. — … C’est à ce point ? s’inquiéta Spargas, soudain encore plus inquiet.
Le vieux vampire se contenta, pour toute réponse, de reposer la tête sur son oreiller. Sa blessure était donc bien plus grave que ce que son semblable pensait. Le Leader avait la fâcheuse tendance à dissimuler son état lorsqu’il n’allait pas bien, s’il refusait de répondre à Spargas, cela voulait sans aucun doute signifier qu’il ne voulait pas avouer l’ampleur de sa blessure… Elle n’était donc pas négligeable. Il refusait de se nourrir, ce qui indiquait que ses organes étaient touchés, ce n’était donc pas superficiel. L’odeur persistante de son sang ne faisait que confirmer ces réflexions... Le vampire châtain aurait bien aimé obtenir des informations plus précises sur l’état de son ami, mais il savait qu’il ne servirait à rien d’insister. Il n’apprendrait rien de plus.
— Bon… Je reviendrais une autre fois alors, se résigna Spargas.
Cyrié acquiesça d’un signe de tête. Il ne voulait plus parler. Son congénère resta encore un petit moment sur le seuil de la porte, submergé par l’envie d’aider son ami. Mais il ne pouvait rien faire de plus qu’Ultimécia, ce qui expliquait aussi que le blessé ne lui ait pas demandé de rester. Finalement, il salua le couple et reparti.
Deux nuits plus tard, Cyrié avait quitté son lit. Sa guérison lui permettait déjà de tenir un peu facilement debout, mais il ne pouvait pas parcourir de grandes distances, et il avait encore besoin de rester allonger. Il s’était donc confortablement installé sur son canapé, la tête posée sur l’accoudoir, le dos contre les coussins. La douleur s’était très légèrement apaisée, mais elle ne le quittait pas pour autant. Ultimécia était toujours là et veillait sur lui pendant qu’il se reposait. Une nouvelle fois, de petits chocs se firent entendre contre la porte, discrètement. La jeune femme accueillit le visiteur. Spargas était de retour. Ultimécia fut ravie qu’il revienne, elle appréciait sa compagnie et il pourrait peut-être lui expliquer certaines choses.
— Comment il va ? demanda-t-il doucement, pour ne pas déranger Cyrié. — Un peu mieux. Sa blessure saigne un peu moins, il arrive à tenir debout un peu plus longtemps, et il a un peu moins de mal à parler. — Mmh… acquiesça Spargas, et il s’est nourri ? — Heu… Il a bu juste une gorgée tout à l’heure, mais pas plus. — D’accord, approuva le vampire, déjà reparti dans ses réflexions. Mais qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’il se retrouve dans cet état ?
Ultimécia lui raconta les évènements qui les avaient conduits à cette situation. Etrangement, il ne sembla pas totalement sûr d’avoir tout compris.
— Et, cette… apparence, tu peux me la montrer ? demanda-t-il.
La jeune femme fit alors apparaître une sorte de nuage devant elle, dans lequel se dessina le portrait de cet étrange vampire pâle, aux cheveux couleur sang, et aux yeux noirs et rouge lumineux, tel qu’elle l’avait vu. Spargas parut effaré par ce qu’il voyait. Ses yeux écarquillés se perdirent dans les brumes de son esprit et se posèrent sur Cyrié. Mais que pouvait bien être cette… chose pour provoquer une telle réaction chez le vampire ?
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? — Heu… Non, rien. — Tu as l’air bizarre, qu’est-ce que c’est ? C’est dangereux ? questionna Ultimécia. — Dangereux, non, je ne crois pas… Mais vraiment très rare… Heum… C’est… Un peu compliqué de t’en parler, admit Spargas, embarrassé. C’est quelque chose que, normalement, les non-vampires ne sont pas censés connaître, encore moins le voir… Je ne suis pas sûr de pouvoir t’en parler… Normalement, c’est Cyrié qui nous dit quels sujets on a le droit, ou non, d’aborder avec les mortels… Et, celui-là, on n’en a pas vraiment parlé, donc je ne sais pas… — On parle de moi ? lança une petite voix depuis le canapé.
Cyrié s’était réveillé – dormait-il vraiment ? – et avait entendu des brides de leur discussion.
— Plus ou moins, oui, plaisanta Spargas. Comment tu te sens ? — A peine mieux que l’autre soir…
Le blessé se redressa légèrement, mais resta allongé. Son congénère s’approcha et s’accouda au fauteuil qui lui faisait face, Ultimécia, elle, resta debout, à côté de l’un des deux autres sièges.
— Ulti m’a raconté ce qu’il s’est passé…
Cyrié sourit. Il était soulagé de savoir qu’il n’aurait pas à le faire.
— Est-ce que… C’est bien ce que je pense ? continua son cadet.
Le Leader hocha la tête, une pointe de fierté sur le visage. Spargas était abasourdi :
— Je ne savais pas que tu avais ce pouvoir ! — Jusque là, moi non plus, s’amusa le blessé. — C’était un pouvoir alors ? tenta discrètement Ultimécia.
Cyrié réfléchit longuement, pesant le pour et le contre, et, finalement, conclut qu’il pouvait faire suffisamment confiance à la jeune femme pour lui expliquer ce à quoi elle avait assisté.
— Oui. On appelle cette apparence le vampire ultime. C’est un pouvoir que certains Leaders reçoivent au moment où ils accèdent au trône, mais tous ne le reçoivent pas, et tant qu’il ne s’est pas manifesté de lui-même, on ne peut pas savoir si on l’a ou non. Pour certains, ça arrive très vite, pour d’autres… Ils meurent sans même savoir qu’ils l’avaient. Mais une fois qu’il s’est manifesté, on peut l’utiliser à notre guise, comme n’importe quel autre pouvoir. Quand on prend cette apparence de vampire ultime, nos sens, nos dons, nos instincts, notre force, nos pouvoirs, notre puissance… Tout est augmenté, et on a aussi quelques pouvoirs qu’on n’aurait pas autrement.
Ultimécia se repassait cette explication en tête, pour tout assimiler, mais Spargas interrompit sa réflexion :
— Si ça augmente tes instincts, ça ne risque pas d’être dangereux ?
Il était étonnement sérieux. Cette question, surtout venant du second de Cyrié, paraissait étrange. C’était un vampire, comment se faisait-il qu’il ne sache pas cela ?
— Non, les instincts ne sont pas augmentés à ce point. Même quand je suis en tant que vampire ultime, je suis totalement maître de moi-même, donc il n’y a aucun risque. — Pourtant, quand tu nous as regardé… fit remarquer Ultimécia. — En fait, c’était parce que ma vision était complètement différente de d’habitude, je voyais tout en rouge, avec des ombres et des lumières… ça m’a fait un peu bizarre.
Ce qu’il avait omit de préciser, c’était que cette étrange vision lui faisait voir les êtres vivants légèrement lumineux, parcourus de faisceaux, plus ou moins grands, circulant dans leur corps : leur sang.
— Donc, si je comprends bien, le Leader est déjà le plus puissant de tous les vampires, mais quand il se transforme en vampire ultime, il l’est encore plus ? résuma Ultimécia. — Oui, c’est ça… pour certains, confirma Cyrié.
Spargas, lui, resta silencieux. N’étant pas lui-même Leader, il ne connaissait que très peu de choses sur ce pouvoir et écoutait attentivement les explications de son ainé. Toutefois, une chose lui semblait évidente : à partir de maintenant, les combats ne seraient plus les mêmes. Si Cyrié prenait son apparence de vampire ultime, les chasseurs de primes n’auraient plus aucune chance… Mais était-ce réellement sans risque ?
* Note: Normalement, le nom "Désert des Dam-nés" ne contient pas de tiret, mais j'ai été obligée d'en mettre un à cause de la censure du forum :s
2 – Epreuve
Dernière modification par ultimecia (2013-08-26 01:28:16)
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- vega1
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Quelle surprise en venant faire un tour sur PV. Un nouveau chapitre et en plus, très long...
Merci.
On voit qu'il y a eu de nombreux jours fériés ce mois-ci. Peut être aussi à cause du mauvais temps qui nous empêche de sortir. Chez moi, on se croirait en novembre...
Est-ce qu'ils arriveront à s'en débarrasser de ces chasseurs de primes un de ces jours ?
Bonne journée et encore merci pour ce long, long, chapitre.
- ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Ah oui, je ne m'étais pas rendue compte que ce chapitre était si long xD
Chez moi aussi on se croirait en novembre
S'ils se débarrassent complètement des chasseurs de primes, il n'y aura plus de méchant dans l'histoire, il finira par manquer quelque chose *air angélique*
Bonne journée à toi aussi et merci d'être passée et d'avoir laissé un petit mot ;)
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- yondalla
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Aaaaaaaaaaaaaaahhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Un nouveau chapitre !!! Super, merci Ulti ! Wah il se passe plein de trucs en plus ! Je veux le Vampire Ultime Power ^^ ! Trooop bien, je le répéterai jamais assez ! Et toujours sublimement bien écrit ! Tu devrais vraiment proposer tout ça à une maison d'édition, ça vaudrait le coup !
L'ours et l'homme se disputent un territoire. Qui a raison ? Le chat qui les observe.
- ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Merci beaucoup Yondalla ^^ (pour tout ce que tu as dit :3)
En fait, c'est prévu de l'envoyer à une maison d'édition... Quand j'aurai fini au moins les 2 premiers volumes xX (sur 3) (vu le temps que je mets à avancer dans l'hsitoire, je ne peux pas leur envoyer que quand j'aurai fini le 1er :s)
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- ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres
(Et non, fausse joie ^^')
Désolée, je mets beaucoup de temps à vous mettre la suite, mais ça fait quasiment 2 mois que je n'ai pas pu continuer à écrire :s
Mais ne vous en faîtes pas, je ne vous ai pas oublié ;)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
(Et oui, encore une fausse joie xD Désolée ^^')
Juste pour vous prévenir : j'ai enfin pu m'y remettre un peu, donc dès que j'aurais fini mon chapitre en cours, je vous posterai la suite :3
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Elle se sera faite attendre, mais comme promis, maintenant que j'ai fini mon nouveau chapitre, voici le votre :D
Le Vampire Ultime (suite)
2 – Epreuve
Un peu plus d’une semaine et une pleine lune après sa première transformation en vampire ultime, Cyrié allait beaucoup mieux : sa blessure était en très bonne voie de guérison, à tel point qu’elle ne lui faisait plus mal, à moins d’y exercer une forte pression, et que la cicatrice qu’elle avait générée ne tarderait pas à disparaître totalement. Malgré tout, le Leader devait rester prudent. Il passait donc encore beaucoup de temps au Désert des Dam-nés à se reposer, s’amuser avec les chiots Basker et à se nourrir grâce aux nombreuses réserves de sang qu’il avait faites durant tous ses siècles. Les autres vampires, ainsi que Santanas et Ultimécia, venaient régulièrement lui rendre visite. Ils n’aimaient pas le savoir seul et avaient toujours peur qu’il ne prenne pas suffisamment soin de lui et de sa santé. Ils n’avaient pas tout à fait tort… Cyrié veillait toujours au bon rétablissement de ses semblables, mais il avait tendance à minimiser ses propres blessures pour ne pas les inquiéter. Mais ces derniers temps, le plus âgé des vampires redoutait les moments passés en compagnie de ses amis. Il n’en laissait rien paraître, bien sûr. Dès qu’ils le quittaient, Cyrié sentait que quelque chose essayait de prendre le contrôle de son corps. Cette force se faisait de plus en plus difficile à combattre. Jusqu’à présent, elle ne s’était manifestée que lorsqu’il se retrouvait seul, mais il redoutait qu’un soir, elle ne le fasse en présence de quelqu’un d’autre. Et si cette nuit-là, il ne parvenait pas à la maîtriser ? Cette entité se faisant de plus en plus oppressante, Cyrié tenta de s’éclaircir les esprits pour trouver un moyen de s’en débarrasser. Il espéra que la fraîcheur et le calme d’une douche l’y aiderait. Une main appuyée contre le carrelage, la tête baissée, les yeux fermés, l’eau fraîche serpentant le long de son dos, il parvint à se concentrer légèrement sur ce qui lui arrivait. Mais à peine avait-il commencé à réfléchir à son problème, que quelque chose le fit sursauter. Il souffrait. Cette force le submergeait une fois de plus.
— Allez Cyrié, laisse-toi faire… Ce serait tellement plus facile, lui susurra une voix intérieure. — Non… Foutez-moi la paix ! protesta le vampire, entre ses dents serrées. — Haha ! Dis ce que tu veux, on finira bien par t’avoir !
La voix éclata d’un rire machiavélique et reprit ses assauts de plus belle contre le pauvre Cyrié, qui vacilla. Il luttait depuis des jours, ce qui l’épuisait. La chose qui tentait de le contrôler avait soigneusement choisi le moment auquel elle avait lancé ses premières attaques : le vampire s’était suffisamment régénéré pour que la maîtrise de son corps devienne intéressante, mais il n’avait pas encore recouvré la totalité de ses forces, et n’était donc pas en mesure de lutter pleinement contre elle. Si elle avait attendu plus longtemps, il aurait sûrement été en mesure de la contrecarrer. Malheureusement pour Cyrié, elle attaqua encore, encore, et encore. Le seul moment de répit auquel il eut droit fut lors de la visite de Vick. Son amie remarqua très vite qu’il ne se trouvait pas aussi bonne condition que ce qu’il aurait dû, mais il refusa de lui en expliquer la raison. Pire encore, il lui soutint que ce n’était qu’une fatigue passagère. Cette force, qui s’en prenait à lui, avait, de toute évidence, peur d’être démasquée si elle agissait devant quelqu’un d’autre. La vampire s’inquiétait pour son Leader, mais face à son silence et ses dénégations, elle ne savait pas quoi faire pour agir. Comment aider quelqu’un lorsqu’on ignore ce qui le perturbe ? Elle resta en compagnie de Cyrié durant tout le reste de la nuit, et partit juste avant le levé du soleil. Le lendemain, l’entité qui convoitait le corps de Cyrié ne se manifesta pas outre mesure, mais il sentait qu’elle était bel et bien présente. Le vampire resta assis à l’extérieur de la grotte qui lui servait de refuge, adossé à la pierre. Il restait là, les yeux fermés, silencieux. Un petit groupe de chiots chahutait non loin de lui. Soudain, l’un d’entre eux, Rip, s’éloigna de ses frères et sœurs.
— Tu viens jouer avec nous ? demanda-t-il à Cyrié.
Cette petite voix familière le poussa à ouvrir les yeux. Il respirait plus fort qu’à l’ordinaire, mais le chiot n’y prêta pas attention. Le vampire la caressa et lui sourit gentiment, mais ses yeux restaient aussi fiévreux.
— Plus tard Rip, je suis un peu fatigué là. — Oh, allez, s’il-te-plait. — Tout à l’heure, d’accord ?
Un peu renfrogné, le petit animal n’insista pas d’avantage et retourna auprès de ses semblables. Cyrié les contempla, l’esprit embrumé. Il aurait bien aimé partager ces moments avec les chiots, mais il ne pouvait pas se permettre de relâcher son attention, sinon, la chose qui le harcelait risquait d’en profiter. Le vampire commençait à se sentir mal. Etait-ce le présage d’un nouvel assaut ? Il jugea préférable de ne pas attendre d’en avoir la réponse pour prendre congé des chiens Basker. Il se leva difficilement, se rendit dans sa chambre, et s’allongea sur son lit, dans l’espoir de pouvoir dormir un peu. Combattre cette entité l’épuisait, physiquement, mais surtout, mentalement. Pendant combien de temps parviendrait-il encore à la repousser ? Alors qu’il glissait lentement dans le sommeil, la force mystérieuse qui le hantait revint brusquement à la charge. Le vampire se crispa et se recroquevilla de douleur, la tête dans une main, l’autre à moitié refermée devant lui. Il n’en pouvait plus.
— Arr… Arrêtez ça ! implora-t-il, à bout de forces.
Pour seules réponses, il eut droit à un nouveau rire malfaisant, et à de nouvelles tentatives, toujours plus fortes. A mesure que Cyrié s’affaiblissait, l’entité se renforçait. A un moment ou à un autre, elle finirait par avoir le dessus sur lui.
Un long moment s’écoula, puis, un bruit retentit. Rip avait sauté sur la poignée de la porte et avait réussi à l’ouvrir. Il passa la tête dans l’interstice. Cyrié était toujours alité et lui tournait le dos.
— Cyrié ? Tu viens jouer maintenant ? l’invita le petit chien.
Le vampire ne répondit pas.
— Cyrié ! insista Rip.
Il n’eut toujours pas de réponse. Vexé par ce silence le chiot s’approcha, sauta, tant bien que mal, sur le lit, et posa les pattes sur l’épaule de l’immortel.
— Allez, viens ! Tu avais dit qu’on jouerait ! — … — Cyrié !!!
Agacé, l’interpellé se retourna brusquement, percutant le chiot, le faisant tomber violemment au sol. Un peu sonné, le petit canidé resta un instant sans bouger, sans comprendre ce qui venait de se produire. Soudain, Cyrié se leva et écrasa au passage la patte du chiot, qui se mit à japper et se débattre pour se dégager.
— Cyrié, tu me fais mal ! pleura Rip.
Mais sa supplique n’eut pas l’effet escompté. Au contraire, le vampire appuya de tout son poids sur la patte du petit malheureux en tournant le talon. Il sentit les petits os se brouiller sous la pression qu’il exerçait. Rip hurla. Ce cri sembla procurer beaucoup de plaisir à son bourreau. Il resta un instant à contempler son œuvre avec un large sourire, puis finit par partir, laissant le chiot seul avec sa douleur et sa tristesse. A l’extérieur, Clayde saluait un groupe de chiens, lorsqu’il vit Cyrié sortir de la grotte d’un pas assuré, sans même lui adresser un geste, déplia ses ailes, et s’envola à toute allure. Diane avait entendu son fils et se précipita vers la chambre du vampire. Lucian, qui avait été un peu à l’écart, n’avait pas assisté au départ de son Leader, il fut donc très surpris face à l’air perplexe de son ami.
— Qu’est-ce qu’il y a ? — Je ne sais pas… Cyrié vient de passer, et il… il y avait un truc bizarre… marmonna Clayde, perdu dans ses réflexions.
Il tentait de comprendre ce à quoi il venait d’assister. Quelque chose d’inhabituel avait attiré son attention vers son ami balafré, mais il était incapable de discerner distinctement ce que cela avait pu être. Soudain, Diane ressortit de la grotte, folle de rage.
— CYRIE !!! hurla-t-elle. — Il vient de partir, répondit Clayde. — Où il est allé ?! — Je ne sais pas, je l’ai juste vu passer. — Qu’est ce qu’il se passe ? s’inquiéta Lucian. — Il se passe qu’il vient d’écraser la patte de Rip !!! Il ne peut même plus bouger et il tremble comme une feuille ! — Quoi ?! s’exclamèrent les deux vampires, en chœur.
Que Cyrié s’en prenne à un chien Basker était déjà très étrange, mais qu’il fasse une chose pareille à Rip, qui était l’un de ses préférés, était encore de plus mauvaise augure. Ajouté à la sensation qu’avait eue Clayde au passage de son Leader, il n’y avait plus aucun doute possible : quelque chose se passait, et il fallait y mettre un terme au plus vite. Les deux vampires échangèrent un regard et surent immédiatement ce que chacun allait faire. Clayde prévint mentalement les autres vampires, alors que Lucian fit apparaître une longue veste noire à capuche et se volatilisa. Il réapparut devant le Fenryl d’Or, le visage masqué, et entra le plus posément possible, pour ne pas attirer l’attention. Il n’y avait pas grand monde ce soir-là, heureusement pour lui. Cette fois, Ultimécia travaillait seule. Le vampire, inquiet et pressé, s’adressa à elle aussi discrètement qu’il le pouvait.
— Il est venu ici ? — Non, pourquoi ? répondit la jeune femme, qui avait immédiatement compris de qui il parlait, étonnée par cette question. — Si jamais il vient, fais très attention. Apparemment, il n’est pas lui-même là ; il s’en est pris à Rip. — Quoi ? Pourquoi il a fait ça ?! Et comment va Rip ? — Pour l’instant, on n’en sait rien. Clayde m’a dit qu’il avait sentit un truc bizarre, mais il ne sait pas ce que c’était, et Rip aurait la patte cassée… Bon, j’y retourne, on va essayer de l’arrêter avant qu’il ne s’en prenne à quelqu’un d’autre. S’il vient, préviens-moi tout de suite !
Le vampire était sur le point de partir, mais un souvenir furtif revint à l’esprit d’Ultimécia, qui le retint un instant :
— Attends ! La dernière fois… Quand il a été blessé… Le lendemain, j’ai cru sentir quelque chose quand il dormait, juste après la tombée de la nuit. Ca pourrait avoir un rapport ? — C’était quel genre de truc que tu as senti ? Un esprit ou quelque chose comme ça ? — Je ne sais pas trop… Ca y ressemblait, mais ça n’avait pas l’air d’être vraiment ça… C’était vraiment très rapide, et comme son état n’avait pas changé, je n’y ai pas fait plus attention que ça.
Il n’était pas évident de parler de cette nuit sans aborder le sujet du vampire ultime, qui devait rester un secret absolu. Lucian réfléchit à ce qui arrivait à son Leader et à ce qu’Ultimécia venait de lui révéler. Les deux événements avaient peut-être un lien ?
— Est-ce que, s’il est possédé par un esprit, tu pourrais le sentir ? interrogea le vampire. — Heu… Normalement, oui. — Ok, alors appelle l’un de tes frères et vient avec moi. — Mais, ils ne peuvent pas ce soir ! — Ecoute, il faut que tu viennes, là ! Nous, on ne peut pas le sentir s’il est possédé !
En effet, sa position de Leader empêchait les autres vampires de sonder son esprit. Ultimécia était très embarrassée : Santanas passait la nuit dans l’au-delà et Millénias avait déjà fait des projets pour sa soirée, mais les vampires avaient besoin d’elle. Si elle ne les aidait pas, quelqu’un risquait fort d’être blessé. A contrecœur, elle contacta mentalement son frère angélique pour qu’il vienne la relayer. Il vint très rapidement, un peu renfrogné d’avoir dû interrompre ce qu’il faisait, mais c’était sa sœur qui l’avait appelé, l’une des deux seules personnes qu’il restait de sa famille. De plus, l’ange savait très bien qu’Ultimécia ne lui aurait pas demandé de venir si cela n’avait pas été très important et urgent. Elle lui expliqua rapidement la situation et suivit Lucian au Désert des Dam-nés. Tous les vampires s’y trouvaient déjà et discutaient des récents évènements. Ils cherchaient la meilleure méthode pour agir, quand Lucian leur apporta un nouvel élément de réflexion :
— Ulti a senti quelque chose juste après qu’il soit blessé, il est peut-être possédé !
La mortelle leur répéta ce qu’elle avait signalé au jeune vampire. Tous recommencèrent à réfléchir à voix haute :
— Ce serait un esprit alors… — Je ne suis pas sûre, ça n’y ressemblait pas complètement… tenta d’expliquer Ultimécia, toujours aussi incertaine de ce qu’elle avait perçu. — Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ? questionna Vick. — Je ne sais pas… — Si c’était un esprit, on saurait comment le combattre, regretta Clayde. — Sauf qu’apparemment, ce n’en est pas un, insista Spargas. — Dans ce cas, qu’est-ce qu’on fait ? interrogea Kardè. — Je n’en sais rien, mais on ne peut pas agir à l’aveuglette ! — Ben moi, il est hors de question que je reste là, à me tourner les pouces ! Je vais chercher des cristaux, et quand je reviens, libre à vous de me suivre ou pas, mais moi, au moins, j’essayerai quelque chose !
Puis Kardè se volatilisa dans une danse de flammes, laissant Spargas très contrarié.
— Il a raison, on ne peut quand même pas rester à ne rien faire, tenta de l’apaiser Lucrécia. — Sauf qu’on ne sait pas à quoi on a affaire, répondit sèchement son compagnon. — Alors, d’après toi, vu qu’on ne sait pas ce que c’est, on devrait rester là, à discuter, pendant que Cyrié se fait posséder ? rétorqua Vick. — Non, ce n’est pas ce que je dis ! Juste qu’on ne doit pas se précipiter. Il ne faut pas combattre cette chose n’importe comment ! On ne sait pas ce que c’est, donc, on ne sait pas comment l’affronter, c’est tout ! Si jamais on ne s’y prend pas correctement, on aura pris des risques pour rien, et en plus, on aura perdu du temps à faire n’importe quoi au lieu de trouver une solution ! — Si ça ressemble à un esprit, ça doit quand même réagir, au moins un peu, de la même façon, essaya Clayde. — Non, justement ! A ce stade, on ne peut être sûr de rien. Même si ça y ressemble, rien ne prouve que ça réagira comme un esprit, et on risquerait d’empirer les choses, affirma le plus vieux des vampires présents. — Qu’est-ce qu’on pourrait empirer ? ironisa Lucian. Apparemment, il ne contrôle déjà plus rien, comment ça pourrait être pire ? — On risquerait de blesser l’âme de Cyrié au passage, voire pire, proclama Lestat.
Cette dernière remarque jeta un froid parmi tous les vampires. Et s’il avait raison ? Et si combattre cette entité, comme ils le feraient pour un esprit, provoquait des dommages à celui de Cyrié lui-même ? Ils préféraient ne pas imaginer ce qu’il se passerait si cela venait à se produire. Spargas et Lestat, qui tenaient à connaître ce qu’ils allaient combattre, avaient-ils vraiment tord de vouloir attendre ? Après le Leader, ils étaient les deux vampires les plus âgés, et donc, en toute logique, les deux plus expérimentés… Ils avaient peut-être raison… Mais les connaissances qu’ils avaient n’étaient-elles pas trop encrées dans le passé ? Le plus jeune immortel revint, sept cristaux dans les mains. Il avait cherché des pierres d’âme.
— Bon, qui vient avec moi ? les enjoint-il — Attends une seconde, Kardè, le freina Lucian avant de se tourner vers la mortelle, toujours présente. Ulti, tu disais que si Cyrié était possédé, tu pourrais le sentir ? — Oui… — Mais elle disait que ce n’était pas vraiment un esprit, coupa l’ainé des vampires. — Je sais, mais attends ! riposta son congénère. La dernière fois, reprit-il à l’égard d’Ultimécia, tu étais inquiète pour Cyrié, donc je pense que tu n’as pas vraiment dû te concentrer sur ce que ça pouvait être ? — Pas vraiment non… — Là, tu pourrais vraiment te concentrer, donc tu pourrais peut-être repérer quelque chose ? Et depuis le temps, ça a peut-être évolué... Si tu étais face à Cyrié, tu crois que tu pourrais savoir ce que c’est ? — S’il est possédé par un esprit, oui, sans problème, mais autrement… Je ne sais pas du tout.
La jeune femme regrettait de ne pas pouvoir les aider d’avantage. Elle possédait un lien particulier avec le monde des morts elle aussi, différent de celui des vampires, mais ignorait l’étendue de cette affinité, et ce qu’elle lui permettait réellement de percevoir. Lucian suggéra une nouvelle solution :
— Et si on essayait de l’emmener voir Cyrié ? Elle pourrait peut-être sentir quelque chose ? Et si jamais ce n’est pas un esprit, elle pourra peut-être nous donner un petit indice… Ou au moins une piste ? — Non Lucian, ce serait beaucoup trop dangereux, objecta Spargas. Il n’a pas hésité à s’en prendre à Rip, donc il ne se gênera pas pour recommencer avec elle. — Je veux bien prendre le risque, lâcha la mortelle. — … Spargas… sollicita Lucian.
Tous les vampires attendaient son feu vert. Même si cela n’avait rien d’officiel, en l’absence du Leader, les décisions étaient prises par Spargas, son second. Cette idée ne l’enthousiasmait guère, mais elle leur permettrait peut-être d’en apprendre un peu plus sur ce qui troublait leur meneur. Il serait très risqué d’amener Ultimécia auprès de Cyrié, surtout après l’étrange comportement dont il avait fait preuve, mais, dans l’état actuel des choses, ils n’avaient aucun autre moyen pour lui venir en aide, et attendre d’avantage risquait fort de ne pas améliorer la situation.
— Tu auras besoin de beaucoup de temps pour savoir ce que c’est ? demanda Spargas à la mortelle. — Difficile à dire… Normalement, non.
Le vampire prit encore le temps de peser le pour et le contre, puis, dans un soupir, et à contrecœur, il finit par se plier à l’avis de la majorité et accepta de mettre cette suggestion en œuvre. Kardè distribua les pierres d’âme qu’il avait rapportées, une pour chaque vampire, puis tous disparurent, Lucian se chargeant d’Ultimécia. Le groupe réapparut, toujours dans le Désert, mais à un endroit que la mortelle ne connaissait pas. Devant elle, tout était sombre et désolé. Le ciel avait perdu sa belle couleur bleue, le sable était teinté de gris, de gros rochers brisés, noirs, semblaient surgir de toutes parts, menaçant quiconque s’en approcherait, même le vent avait quelque chose d’effrayant avec ces tourbillons et ces bourrasques irréguliers. Cette atmosphère sinistre n’annonçait rien de bon. Mais qu’était venu faire Cyrié dans un endroit pareil ?! Tous les vampires restèrent méfiants et hésitèrent un instant avant de pénétrer dans cette zone hostile. Il était certain qu’ils ne s’étaient pas attendus pas à ce que leur Leader se rende dans ce lieu. Rassemblant leur courage et leur détermination, ils se mirent en marche.
— Reste près de moi, murmura Lucian à la jeune mortelle.
Il ne lui fallut pas longtemps pour en comprendre la raison. Très rapidement, Ultimécia sentit la présence de nombreux défunts. Au bout de quelques dizaines de mètres, elle commença à les voir, furtivement. Des fantômes, sombres, loin d’être amicaux, des revenants, des cadavres à moitié décomposés, parfois incomplets, se mouvaient tout autour d’eux. La jeune femme crut voir un bras se déplacer entre deux rochers. Effrayée et perturbée, elle vint un peu plus près de Lucian et cessa d’avancer, ce qui n’échappa à personne.
— On ne peut pas s’arrêter ici, l’avertit Lucian. — Non, je… Je me sens mal, je ne peux pas aller plus loin.
En effet, une si grande quantité d’âmes dans un lieu aussi restreint lui donnait la nausée. Elles dégageaient toutes une féroce envie d’entrer en contact avec la mortelle, ce qu’elles feraient immédiatement, au moindre écart de sa part.
— De toute façon, il y a beaucoup trop d’esprits ici, je ne pourrais même pas repérer celui de Cyrié, continua la jeune femme.
Cet imprévu contraria les vampires les plus âgés. Ils savaient qu’elle n’y était pour rien, mais elle représentait leur seule chance d’obtenir des informations sur ce qui perturbait leur Leader. Comment faire ? S’ils restaient à cet endroit, leurs plans seraient réduits à néant, mais s’ils tentaient d’attirer Cyrié ailleurs, les choses risqueraient de mal se finir pour, au moins, l’un d’entre eux. Les événements qui s’étaient produits le soir où Rip avait mordu Ultimécia leur revint à l’esprit : Vick et Lestat avaient été gravement blessés, il s’en était fallu de peu pour que Spargas subisse le même sort, et Kardè avait lui aussi pris de gros risques. Personne ne voulait que ce genre d’accidents se reproduise.
— Lucian, emmène-la ailleurs. Quelque part dans le Désert, mais dans un endroit isolé, où on ne risque pas de blesser quelqu’un d’autre, commanda le plus âgé des vampires. — Près de l’oasis, ça irait ? demanda l’interpelé. — Oui, ça ira.
Immédiatement, Lucian se saisit d’Ultimécia, et s’envola avec elle, planant au raz du sol – s’il volait trop haut, tous les morts alentours les attaqueraient. Utiliser ses pouvoirs à proximité de ses amis en attirerait de nouveaux, et attiserait leur agressivité.
Tout était calme autour de la mortelle. Le ciel n’avait plus rien de menaçant, et le sable fin s’étendait à perte de vue. Ils se trouvaient réellement au milieu de nulle part. Non loin de là, une petite oasis perçait le sol, entourée de quelques buissons et palmiers, mais aucun signe de vie ne se manifestait. Soudain, de grandes flammes jaillirent et cédèrent la place aux autres vampires, en plein combat contre Cyrié. Sans attendre, Ultimécia fit apparaître une série de crucifix, tout autour de lui. Les objets sacrés firent souffrir les immortels, qui s’éloignèrent rapidement de leur Leader, à genoux. Il était cerné de toutes parts et n’avait plus aucun moyen de s’échapper. Lucian avait profité du laps de temps, durant lequel il s’était retrouvé seul avec Ultimécia, pour la préparer à ce qui allait se produire, et la conseiller sur le meilleur comportement à adopter. A bonne distance des croix, les vampires continuaient à surveiller Cyrié.
— Alors ? interrogea Spargas, indisposé par les crucifix.
La mortelle se concentra sur son bien-aimé, puis agita la tête en signe de négation.
— Ce n’est pas un esprit… Ca y ressemble, mais ça n’en est pas un… Je n’arrive pas à savoir vraiment ce que c’est… — Ca aide, dénigra Lestat, à voix basse. — L’esprit de Cyrié est toujours là, continua Ultimécia, comme si de rien n’était, il essaie de le combattre, mais… Il est faible… Ca doit faire un moment que c’est comme ça… — Dans ce cas, on sait quoi faire, affirma Spargas.
Sans avoir à prononcer un mot, tous les vampires agirent de concert. Ils brandirent leurs cristaux et s’approchèrent au plus près de Cyrié. La même idée leur avait traversé l’esprit : si, eux, ne connaissaient pas leur adversaire, et donc, ne pouvait pas l’affronter sans risques, leur Leader, lui, serait certainement en mesure de le faire, à condition qu’ils l’aident à se renforcer. Plus les vampires étaient âgés, plus les crucifix les affaiblissaient, Spargas se trouva donc obligé de s’avancer dangereusement près de son aîné. Soudain, tous les vampires se mirent à murmurer simultanément la même incantation.
— Les âmes appellent les âmes. Que celle du dénommé Cyrié, présent devant nous, entende notre appel. Oh toi, dont l’âme est tourmentée, ne te laisse plus dominer. Que par ces cristaux, tu sois renforcé…
Brusquement, leur Leader, qui semblait combattre la puissance de leurs paroles, passa le bras entre deux croix, as-sénant un violent coup de griffe au flanc de Spargas, juste devant lui, qui ne put pas l’esquiver. Mais il ne s’interrompit pas pour autant.
— … afin de lutter contre cette entité, qui veut te contrôler. Que ta fatigue s’efface, que tes forces te reviennent. Combats et reprends tes droits sur ce corps qui t’appartient.
L’incantation terminée, son effet arriva à son paroxysme. Les griffes de Cyrié, toujours plantées dans la chair de Spargas, se retirèrent violemment, le blessant un peu plus. Les vampires posèrent les pierres d’âme autour de leur Leader et s’écartèrent à nouveau. Il comptait bien profiter de ce regain d’énergie pour se débarrasser, une bonne fois pour toutes, de cette chose qui la harcelait depuis des jours. Sa détermination et sa colère envers cette entité se lurent sur son visage. Soudain, il parut subir une violente et douloureuse attaque, se recroquevillant encore un peu plus sur lui-même. Après un instant, il sembla se relâcher légèrement. Sa tête à présent baissée, il était impossible d’analyser ses expressions, et donc, de savoir ce qu’il se passait. Les croix qui l’encerclaient disparurent.
— Mais qu’est-ce que tu fais ?! s’exclama Spargas, à l’égard d’Ultimécia.
Il l’avait rejointe, à bonne distance de son ainé, mais paraissait effrayé et scandalisé que la mortelle mette fin au seul enchantement qui permettait de tenir son meneur en respect. Elle avait commencé à avancer, mais il la retint.
— C’est bon, ça a disparu. Il n’y a plus que l’âme de Cyrié maintenant. C’est fini, insista-t-elle, face au vampire, dubitatif.
Spargas voulait la croire, mais ses craintes refusaient de le quitter. La jeune femme se dégagea et s’avança, lentement, vers son compagnon. Arrivée juste devant lui, elle s’agenouilla. Tous les vampires se tendirent.
— Cyrié… l’appela-t-elle doucement.
L’interpellé releva la tête. Ce combat intérieur semblait l’avoir épuisé, mais sa fatigue n’était pas la seule expression qu’il affichait. Comme toujours, il était très sévère avec lui-même : il était triste et déçu de ne pas être parvenu à stopper cette chose plus tôt, et s’en voulait horriblement d’avoir imposé cette situation à ses amis, les exposant ainsi un de nouveaux dangers, qu’il aurait pu empêcher dès le départ. Bien sûr, lorsque cette entité avait commencé à l’attaquer, l’état physique dans lequel il se trouvait ne lui avait pas permis de l’affronter, et, une fois suffisamment remis, il était déjà trop tard. L’influence que cette chose avait déjà eue sur lui l’avait empêché d’avoir la force de lui tenir tête. Les événements qu’elle avait provoqués auraient donc été inévitables. Ultimécia, compatissante et un peu inquiète pour lui, sourit timidement et l’aida à se relever. Une fois debout, Cyrié l’enlaça d’un bras, l’étreignit prudemment, et baissa à nouveau les yeux, accablé de culpabilité. Il cherchait à éviter le regard de ses congénères. Petit à petit, ces derniers reprirent confiance. Lestat posa enfin la question qui les taraudait tous :
— Alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? — …
Cyrié ne répondit pas, et se contenta d’un signe négatif de la tête.
— Quoi ?! s’emporta Vick.
Ils venaient tous de mettre leur vie en danger pour l’aider, Spargas avait été blessé, et ils n’auraient même droit à une explication ?!
— Je ne peux pas vous en parler, expliqua finalement le plus ancien des vampires, à voix basse. — Comment ça, tu ne peux pas nous en parler ?! C’est toi qui choisis ce que tu peux nous dire ou pas, personne ne peut t’interdire quoique ce soit ! — Savoir propre au Leader, intervint Spargas, doucement et calmement, mais sur un ton d’interrogation.
Cyrié redressa enfin la tête, et acquiesça en silence, d’un air grave, puis baissa à nouveau les yeux. Cette explication coupa court aux éventuelles réclamations qui auraient pu suivre. Lorsqu’ils accédaient au pouvoir, les Leader héritaient du savoir de leurs prédécesseurs, ce qui leur conférait une culture extraordinaire, et ainsi, la possibilité de répondre aux différents problèmes qui pouvaient peser sur les vampires. Même si ça n’avait rien d’officiel, il existait une sorte d’accord entre les différents meneurs, qui leur interdisait d’aborder certains sujets avec les autres vampires. Certaines connaissances relevaient du savoir exclusif du Leader, et devaient le rester.
— Ha, il a bon dos le Leader ! cingla la jeune vampire. — Vick ! la réprimanda Spargas.
Aucun vampire n’avait à porter de jugement sur leur meneur, qui était pour eux l’équivalent d’un roi ; cette remarque désobligeante courrouça tous ses semblables… Hormis Cyrié, qui ne pouvait que comprendre et partager sa frustration. L’atmosphère resta tendue un long moment.
— Tu peux au moins nous dire si ça avait un lien avec le vampire ultime ? s’aventura Lucrécia, pleine d’hésitation. — Oui, ça en a un, répondit solennellement Cyrié, dans un soupir… Mais je ne peux rien vous dire de plus.
Cette réponse suffit aux vampires, qui ne posèrent plus de question. De toute façon, ils n’auraient droit à aucune autre information, alors à quoi bon ? Leur Leader regrettait autant qu’eux de ne pas pouvoir leur en fournir d’avantage. Le pouvoir du vampire ultime était relativement différent des autres. Celui-ci était commun pour tous ceux qui le possédaient ; une forme unique qui passait de l’un à l’autre, en restant elle-même, toujours parfaitement identique d’un Leader à l’autre. Seulement, parfois, lorsque l’un de ses propriétaires venait à trépasser, il pouvait arriver qu’un petit fragment de son âme s’y rattache. Les siècles avaient vu régner bon nombre de Leader avant Cyrié, plusieurs d’entre eux avaient laissé leur emprunte sur ce pouvoir si particulier, parfois, sans même le savoir, tentant d’agir à nouveau dans le monde des vivants dès que l’occasion leur en était offerte. En temps normal, il n’était pas difficile pour un Leader de se défaire de ces âmes parasites, mais encore fallait-il en avoir la force. Cyrié avait été trop gravement blessé pour y parvenir, et elles n’avaient pas eu l’intention de lui en laisser la possibilité. La partie du Désert des Dam-nés dans laquelle elles l’avaient conduit, regorgeait d’esprits en tous genres. Ceux des anciens Leader l’avaient poussé à se rendre dans ce lieu si inhospitalier pour chercher d’autres âmes maléfiques qui auraient pu se joindre à elles, et ainsi empêcher définitivement Cyrié de redevenir maître de son propre corps. Elles auraient donc pu agir à leur guise, et ce, jusqu’à la fin de sa vie. Il s’en était fallu de peu, les autres vampires étaient arrivés juste à temps pour contrecarrer leurs plans. Leur vieil ami leur devait son salut, et il ne pouvait même pas les en remercier, sans quoi, il serait dans l’obligation de leur fournir des explications.
Tous les vampires, ainsi qu’Ultimécia retournèrent à la grotte. Les chiens Basker accueillirent Cyrié d’une façon on ne pouvait plus hostile. On leur raconta brièvement qu’au moment où il avait blessé Rip, il n’était pas maître de ses mouvements, et son visage coupable corroborait ces dires. Même s’il ne contrôlait rien, il avait été totalement conscient de ses actes. Spectateur, mais pas acteur, il n’avait rien pu faire pour les stopper, et s’en voulait. Le vampire promit de soigner la patte du petit malheureux, si Diane le lui accordait. Méfiante, elle le laissa passer et accéder à sa chambre, à condition de la laisser observer lorsqu’il le ferait. Pour la rassurer, Spargas, Lucrécia et Ultimécia accompagnèrent Cyrié. Le vieux vampire tint sa promesse, avec toute la douceur dont il était capable, puis s’occupa de la griffure qu’il avait infligée à son semblable. Dans l’absolu, ce n’était pas nécessaire, les capacités de guérison des vampires facilitant la cicatrisation de leurs blessures, mais au moins, il avait l’impression de s’amender légèrement de ses fautes.
Il fallut un certain temps pour que Rip ait à nouveau entièrement confiance en Cyrié, mais les choses finirent par s’arranger, et tout redevint comme avant ces événements. Les vampires n’abordèrent plus jamais ce sujet avec leur Leader, tout comme Ultimécia, à qui on avait fait promettre de ne parler du vampire ultime et de tout ce qui en avait découlé, à personne, sous peine de mettre la sécurité des vampires en danger. Même Santanas n’eut jamais d’informations à ce sujet.
Maintenant que Cyrié s’était défait des âmes des anciens Leader, qui avaient possédé le pouvoir du vampire ultime et l’avaient parasité, il pouvait changer d’état à sa guise, sans subir d’effets néfastes. Lorsqu’un combat devenait trop acharné et risqué, il revêtait sa forme de vampire ultime, et la victoire lui était attribuée en très peu de temps, tous ses adversaires ayant succombé sous sa puissance colossale et destructrice.
Dernière modification par ultimecia (2013-09-01 01:42:00)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Salut Ulti'! Comme promis, je usis venue lire ta fiction. Vraiment, ça m'a coupé le souffle. Je ne trouve rien à dire tant l'histoire est prenante du début à la fin. Pour le moment, je n'ai eu le temps de ne lire que la première histoire. Elle est superbe, vraiment. Tu écris vraiment bien, avec légèreté et style, c'est très agréable pour mes petits yeux. L'Histoire de Santanas est vraiment très triste. Aurais-tu voulu me tirer les larmes lorsque Millénias se rend compte de ce qu'il a fait? J'étais super triste, notamment lors de l’Épilogue. Vraiment tu as énormément de talent! Je vais lire la suite dès que possible et je souhaite de tout cœur que tu réussisses à te faire publier! Bisous, Miss! ♥
Dernière modification par transparente (2013-08-31 09:30:50)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Coucou toi :D! Merci beaucoup Transp', que tu sois passée et laissé un com' me fait très plaisir, mais tout ce que tu dis... Vraiment merci, il n'y a pas d'autre mot, ça me touche vraiment, c'est très gentil :,)
Transparent a écrit:Aurais-tu voulu me tirer les larmes lorsque Millénias se rend compte de ce qu'il a fait?
Heu... *air angélique* En même temps, il vient quand même de tuer son jumeau, je ne pouvais pas rendre ça joyeux quand même (a)
N'hésite pas à me dire ce que tu penses de la suite aussi surtout ;) Bisou!
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Enfin un nouveau chapitre, et très palpitant... Pauvre Cirié, j'avais très peur pour Ultimecia... Merci, merci beaucoup.
Je tiens à te signaler quelques fautes, je ne sais pas comment te le marquer pour que tu le retrouves.
Je mets tout le paragraphe et en gras le mot avec la faute. Je ne sais pas comment ça va passer... Il me semble qu'avant on pouvait visualiser le résultat avant de valider. Là je n'ai que le bouton "envoyer"
Premier paragraphe :
et à se nourrir grâce aux nombreuses réserves de sang qu’il avait faites durant tous ses siècles. Les autres vampires, ainsi que Santanas et Ultimécia, venaient régulièrement lui rendre visite. Ils n’aimaient pas le savoir seul et avaient toujours peur qu’il ne prenne pas suffisamment soin de lui et de sa santé. Ils n’avaient pas tout à fait tord… (il me semble que j'aurai mis ces siècles, ceux-là plutôt que les siens, j'hésite un peu. Pour tort je n'hésite pas du tout...)
CYRIE !!! hurla-t-elle. Il vient de partir, répondit Clayde. Où il est allé ?! Je ne sais pas, je l’ai juste vu passé.
Que Cyrié s’en prenne à un chien Baser était déjà très étrange,
Puis Kardè se volatilisa dans une danse de flammes, laissant Spargas très contrarié. Il a raison, on ne peut quand même pas rester à ne rien faire, tenta de l’apaiser Lucrécia. Sauf qu’on ne sait pas à quoi on a affaire, répondit sèchement son compagnon. Alors, d’après toi, vu qu’on ne sait pas ce que c’est, on devrait rester là, à discuter, pendant que Cyrié se fait posséder ? rétorqua Vick. Non, ce n’est pas ce que je dis ! Juste qu’on ne doit pas se précipiter. Il ne faut combattre cette chose n’importe comment !
Brusquement, leur Leader, qui semblait combattre la puissance de leurs paroles, passa le bras entre deux croix, donkeyénant un violent coup de griffe au flanc de Spargas, juste devant lui, qui ne put pas l’esquiver. Mais il ne s’interrompit pas pour autant. (heu ! Excuse-moi si c'est un nouveau mot... Je ne le connais pas)
Excuse-moi de te dire tout ça, j'espère que tu ne le prendra pas mal.
Merci encore pour cet épisode... j'espère qu'on aura la suite bientôt...
Bonne soirée.
- ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Hey Vega, ça faisait longtemps :D!!!
Mais quelle honte toutes ces erreurs *va se cacher* Merci de me les avoir signaler, j'ai tout rectifier, sauf la toute première que tu citais, où là, j'avoue que j'hésite encore xD (au passage, j'en ai profité pour rectifier les quelques "désert des Dam-nés qui trainaient)
Pour la suite, ça devrait arriver d'ici environ 2 semaines (de nouveau), avec un chapitre qui fait 19 pages ;) (ça va vous plaire, il y a pas mal de longs chapitres qui arrivent: 19, 26, 24... xD)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Il n'y a pas de soucis, Ulti', ça m'a perdu de m'évader un peu ~. Je vais essayer de lire la suite Demain et de faire un commentaire constructif! :')
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Permis Transp', permis :p Merci beaucoup :D
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Super, bientôt un nouveau chapitre. Merci, Merci, Merci...
Je ne viens pratiquement plus sur Poney Vallée, une fois par semaine et encore pas toujours, ça dépend...
Je m'occupe des chevaux, je jette un coup d'œil au forum, je n'oublie par de regarder le coin lecture pour voir s'il y a une suite à ton roman et je repars pour plusieurs jours...
Continue de me prévenir quand il y a une suite.
A bientôt
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Oh que je te comprends Vega...
C'est gentil de ne pas oublier mon histoire dans tout ça ^^
Je t'enverrai de nouveau un message pour te prévenir quand il y aura la suite ;)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Je n'oublie pas ton histoire, j'en ai lue une bonne partie Lundi ;) Je commente tout ça ce Week-End, promis!
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Prend ton temps Transp' ^^ Va la quantité qu'il y a à lire, ce n'est pas pressé ;)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
J'ai eu un doute sur la date où j'avais posté mon dernier chapitre, et j'ai bien fait de vérifier xD Ca fait déjà 2 semaines Donc comme promis, voici le suivant ^^ (le prochain sera dans environ 3 semaines je pense, les chapitres se font longs, donc longs à écrire, et vous commencez à sérieusement me rattraper sur mon écriture )
Nouvelle histoire !
Une famille
1 – De justesse
La vie était devenue un peu plus agréable depuis que Cyrié pouvait utiliser le pouvoir du vampire ultime. La rumeur d’un nouveau vampire, extrêmement puissant et dangereux, aux yeux noir et rouge, avait commencé à se répandre parmi les chasseurs de primes, et les effrayait. A part sa description physique, ils ne disposaient d’aucune information à son sujet, ce qui n’était pas pour les rassurer. Qui cela pouvait-il être ? D’où venait-il ? Où vivait-il ? Où risquaient-ils de le croiser ? Tant qu’ils n’auraient pas de réponse à ces questions, ils décidèrent de réduire au maximum la fréquence de leurs attaques envers les vampires... De peur de se retrouver face à ce nouvel adversaire. Cyrié et Ultimécia purent en profiter pour passer plus de temps ensemble. En effet, les combats moins fréquents impliquaient aussi que les buveurs de sang étaient moins souvent blessés, leur Leader passait donc moins de temps à penser leurs plaies et à les veiller. Un soir, la nuit venait de tomber lorsqu’Ultimécia se rendit au Désert des Dam-nés. Elle entra discrètement dans la chambre de son bien-aimé, qui était déjà levé, et lui tournait le dos. Furtivement, la jeune femme s’approcha de lui et lui déposa un baiser au creux du cou. Il se raidit brusquement, le souffle coupé.
— Ne refais jamais ça, l’avertit-il. — Je n’ai plus le droit de t’embrasser maintenant ? s’interloqua Ultimécia. — Bien sûr que si, mais… Pas dans le cou. Là, je savais que c’était toi, et je t’ai senti venir, donc j’ai pu me préparer, mais si ça n’avait pas été le cas… J’aurais très bien pu te tuer. — Pour un baiser ? railla la jeune femme. — Oui.
Etrangement, Cyrié était on ne pouvait plus sérieux. Tuerait-il vraiment quelqu’un… qui l’aurait simplement embrassé ?
— Comme les vampires se nourrissent principalement au cou de leurs victimes, on ne supporte pas que quelqu’un touche le notre… Inconsciemment, on prend ça comme une agression, et on attaque, expliqua Cyrié. C’est une sorte de réflexe.
Après réflexion, cette explication paraissait très logique : pour un vampire, le cou représentait la plus grande source de nourriture, que ce soit le leur ou celui de quelqu’un d’autre, donc un simple contact les poussait à se défendre d’une éventuelle morsure… Avoir embrassé Cyrié – et donc, lui faire sentir la pression d’une bouche contre sa gorge – avait certainement dû accentuer d’avantage son appréhension instinctive… Il s’en était donc fallu de peu pour qu’Ultimécia ne subisse une nouvelle attaque.
— Je ne savais pas… Je vais essayer de faire plus attention alors, maintenant.
Quelques minutes plus tard, elle repensait encore à ce qu’elle venait d’apprendre, confortablement installée contre son vampire. Il s’était à moitié allongé sur son canapé, et l’avait attirée dans ses bras, la joue appuyée contre la douce chevelure de sa bien-aimée. Soudain, la jeune femme réalisa :
— Maintenant que j’y pense… C’est pour ça, qu’à chaque fois, tu écartais mes mains quand je voulais te toucher le cou ?! — Tu l’avais remarqué ? interrogea le vampire, avec un sourire gêné. — Sur le coup, non, mais maintenant que je le sais… C’est arrivé souvent en fait !
Cyrié étouffa un petit rire. Il était assez fier d’avoir réussi à agir aussi discrètement.
— Et oui. — Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? Ca aurait été beaucoup plus facile pour toi… — Oh, je ne voulais pas t’embêter avec ça. Et puis, tu sais, je le faisais sans vraiment y penser, donc ça ne me dérangeait pas, et tu ne courrais aucun risque.
Ultimécia se tut et sembla se concentrer un peu. Son compagnon, lui, put sentir un pouvoir se manifester, tout près de lui. Quelqu’un communiquait mentalement avec sa bien-aimée. Ce ne pouvait être que Santanas : seules les personnes capables d’aller et venir au Désert des Dam-nés étaient en mesure de faire une telle chose. Dans le cas contraire, ces pouvoirs auraient été bloqués avant de parvenir jusqu’à eux.
— Il faut que j’y retourne. Il y a une inspection surprise au Fenryl d’Or, il faut que j’y sois.
Il n’était pas rare que ces contrôles se déroulent le soir. De cette façon, il était plus facile de vérifier, entre autre, si les réglementations concernant la vente d’alcool aux mineurs était belle et bien respectée. Ultimécia étant la gérante et propriétaire de la taverne, sa présence était obligatoire. Elle était déçue de devoir quitter son compagnon.
— Ca ne devrait pas durer trop longtemps… Je reviens le plus vite possible. — Pas de problème, la réconforta le vampire. Si jamais je ne suis pas dans le coin quand tu reviens, demande à Cerbère, il te dira où me trouver.
Elle acquiesça, l’embrassa, et s’éclipsa. Mais pourquoi avait-il fallut que l’inspection se déroule ce soir-là ? Ils n’auraient pas pu la faire une nuit de pleine lune ? Au moins, cela n’aurait pas écourté le peu de temps que les deux amoureux passaient ensemble…
Comme prévu, durant l’absence de sa dulcinée, Cyrié quitta la grotte où il vivait. Il se rendit à l’oasis, à côté de laquelle ses congénères l’avaient aidé à lutter contre les fragments d’âmes des anciens Leader, qui avaient parasités le pouvoir du vampire ultime. Il s’était assis au bord de l’eau, adossé à un palmier. Ultimécia le rejoignit enfin, et eut un petit sursaut amusé en l’apercevant.
— C’est quoi ces lunettes ?
Pour la première fois, elle le voyait avec des lunettes de soleil. Mais elles étaient assez étranges… La base des branches était de la même épaisseur que les verres, eux-mêmes de forme relativement linéaire, ce qui donnait une allure sportive à l’objet. Mais, plus que la forme, c’était la matière qui paraissait étrange : très opaque, rouge aux reflets noirs. Ce matériau rappelait étrangement celui des deux petits cristaux qu’avait arborés Cyrié, la première fois où il avait revêtu son apparence de vampire ultime. Ces lunettes étaient-elles faites à partir de pierres de sang ? Non, cela aurait été très surprenant… Quoique… Après tout, Cyrié était un homme plein de surprises.
— Ben quoi ? Pourquoi je n’aurais pas le droit d’en mettre, moi aussi ? plaisanta-t-il. Non, en fait, de temps en temps, la luminosité est plus ou moins forte ici, comme partout ailleurs. Alors, en général, ça ne me dérange pas, mais, les soirs comme aujourd’hui… C’est un peu trop lumineux pour moi. Ce n’est pas la lumière du soleil, donc je ne risque rien, mais mes yeux ne sont plus faits pour supporter une lumière aussi vive. — C’est vrai…
Maintenant qu’il le faisait remarquer, le Désert était beaucoup plus éblouissant qu’à l’ordinaire. Cyrié était un vieux vampire, sa vue était adaptée à l’obscurité. Ultimécia vint s’installer à l’ombre, juste devant son bien-aimé, elle aussi adossée à un palmier, et fixa ses lunettes de soleil. Elle ne distinguait absolument rien derrière les verres.
— Mais comment tu peux voir quelque chose à travers ça ? finit par demander la jeune femme, après un long moment d’observation. — C’est facile, c’est un peu le principe du miroir sans teint : dans un sens, tu ne vois rien, mais dans l’autre, il n’y a aucun problème. — Et elles sont faites en quoi ? — Ca t’intrigue, hein ? la nargua Cyrié. En pierre de sang. — C’est bien ce que je pensais… Mais, je croyais qu’ils étaient très rares ces cristaux, ce n’est pas un peu dommage d’en utiliser… Juste pour ça ? — Très rares… Pas tant que ça, quand on sait où chercher… Et surtout, si elles étaient faites avec autre chose, je ne pourrais pas voir aussi bien. — Comment ça ? Normalement, des lunettes de soleil, ça n’empêche pas de voir correctement, fit remarquer Ultimécia. — Pour n’importe qui, oui, mais pour moi… Tu n’as qu’à moitié raison.
Cyrié tapota sa pommette, juste sous son œil droit. Ultimécia n’y avait plus pensé. Mais… Son œil n’était-il pas censé être aveugle ? Quelle différence des lunettes en pierre de sang pouvaient-elles faire ? Elles pouvaient augmenter les sens, mais pouvaient-elles redonner la vue à un œil qui l’avait perdue ? Les pierres de sang, les pierres d’âme… Leurs effets restaient très mystérieux.
— Tu vois encore quelque chose avec ton œil droit ? — …
Cyrié resta muet, et se contenta de sourire. La jeune femme comprit vite qu’elle n’aurait pas de réponse à cette question, pas cette nuit du moins. Elle changea donc de sujet :
— Les pierres de sang agissent sur le corps, et les pierres d’âme, sur l’esprit, mais… Est-ce qu’il y a des pierres qui agissent sur vos dons ? — Oui, les pierres de sang. Les dons sont rattachés au corps, comme les sens, pas à l’âme, comme les pouvoirs, sinon, on pourrait nous les enlever. — Donc, c’est pour ça que tu peux voir normalement avec ces lunettes…, résuma la jeune femme. — Et ouais. — Et ça améliore vraiment ta vue quand tu les portes ? — Un peu, oui. Mais comme, si elles étaient faites avec autre chose, elles diminueraient ma vue… J’y gagne au change.
Ultimécia continua de les observer. L’image d’un vampire se protégeant les yeux du soleil était vraiment insolite et contradictoire, ce qui fascinait la mortelle. Son bien-aimé remarqua ce regard insistant.
— Qu’est-ce qu’il y a ? — J’essaie d’imaginer comment tu vois avec ça… — Tout en rouge. — Ca doit te rappeler ta vue de vampire ultime, non ? — Un peu, c’est vrai, s’amusa l’immortel. Tu veux les essayer ? — Heu… Je voudrais bien, oui. Mais pas aujourd’hui, tu me montreras un jour où il fera moins lumineux. — C’est bon, ce n’est pas pour longtemps.
Cyrié s’avança et s’accroupit juste en face de sa dulcinée, qui se redressa un peu, releva les genoux devant elle pour l’arrêter, et tenta gentiment de le repousser.
— Mais non, tu me montreras un autre jour ! Tu vas te faire mal aux yeux ! — Ca, c’est mon problème.
Il refusa de l’écouter, retira ses lunettes, et les mit à Ultimécia, qui se débattait doucement. Maintenant qu’elle les avait sur le nez, il était inutile de continuer à lutter. Cyrié avait gagné, et maintenant, il peinait à garder les yeux ouverts. Ils tentèrent tous les deux de les ajuster, mais elles gardaient constamment un peu de jeu.
— Mmh ? Elles sont un peu grandes pour toi, fit-il remarquer. — On dirait, oui. — Remarque, c’est normal, c’est du sur mesure.
Le vampire se recula légèrement, une main posée sur les jambes de sa dulcinée. La jeune femme observa l’étendue de sable qui les entourait. Il n’avait pas menti, on voyait très bien à travers ces lunettes de soleil. Son compagnon voulut, lui aussi, examiner les alentours, mais à peine son regard se posa sur le sable clair, il fut totalement aveuglé, et fut obligé de détourner la tête. Hormis la teinte rouge sang, que les verres donnaient, Ultimécia voyait très exactement comme à l’ordinaire.
— Sympa… Mais je sens que je finirais par me sentir mal si je les gardais trop longtemps. — Je dois comprendre que ce n’est pas la peine que je t’en fasse ? plaisanta Cyrié. — Parce que c’est toi qui les as faites ? — Ben oui. — Pourquoi ça ne m’étonne qu’à moitié ?
Le couple se mit à rire. Décidément, le vampire avait vraiment beaucoup de talent pour fabriquer de superbes objets, aux attributs peu ordinaires ! Cyrié retrouva son calme, très vite imité par Ultimécia. Il la dévorait du regard, avec un large sourire. Doucement, il s’approcha de la mortelle, les mains posées au sol, de part et d’autre de ses hanches, et l’embrassa. Puis, ses baisers se déposèrent le long de sa joue, jusque sous son oreille, et commencèrent à descendre vers son cou. Cyrié entendait le cœur de sa bien-aimée s’emballer sous ses baisers. Il s’arrêta un instant, la respiration légèrement plus forte qu’à l’ordinaire, et ouvrit la bouche, dévoilant ainsi ses crocs. Il était sur le point de la mordre, sans même qu’elle ne s’en rende compte, quand il réalisa ce qu’il faisait, et s’écarta brusquement en secouant la tête, la bouche et les yeux fermement clos. Le vampire était tellement concentré sur le fait de ne pas succombé à la tentation de plonger les crocs dans la gorge d’Ultimécia, qu’il ne fit plus attention à ce qui l’entourait, glissa dans l’oasis, et se retrouva allongé sur le dos, dans l’eau. Sa dulcinée éclata de rire. Heureusement pour Cyrié, la petite étendue n’était pas profonde, mais il était tout de même trempé. Il se redressa un peu, s’appuyant sur une main, leva l’autre bras et le secoua pour en chasser l’eau qui s’y était déposée. Geste totalement inutile au vu du reste de sa personne et de ses vêtements. Le vampire laissa donc retomber sa levée.
— Ah, il est beau là, le grand Cyrié le Sanguinaire, qui a… glissé, comme n’importe qui, se moqua gentiment Ultimécia. — Ma réputation en prendrait un coup, là, si ça s’apprenait, répondit le concerné, sur le même ton amusé. Bon…
Il se releva, et essuya grossièrement ses bras. Sa bien-aimée riait toujours.
— Bon, ben, je n’ai plus qu’à aller me changer moi, maintenant. — Et prendre une petite douche au passage, non ? — Non, pas la peine. L’eau de l’oasis, ou du lac que je t’ai montré la dernière fois, est on ne peut plus pure. Tu pourrais t’y baigner, ce serait exactement pareil que si tu te faisais couler un bain. — C’est une invitation ? défia Ultimécia, en s’approchant du vampire, avec un sourire complice. — A toi de voir.
Les deux amoureux se fixèrent, silencieux et souriants. Cyrié avait, sans même s’en être rendu compte, posé les mains sur les hanches de son aimée, qui, elle, placé les siennes sur ses épaules. Soudain, le vampire se rappela de ses vêtements détrempés – ils lui étaient totalement sortis de la tête. Il récupéra ses lunettes de soleil, et le couple retourna à la grotte.
Une fois dans la chambre de Cyrié, Ultimécia s’assit sur le lit, en attendant qu’il se change. L’immortel retira ses lunettes de soleil, sa veste et les deux lanières de cuir qui se croisaient sur son torse et les déposa sur le pied de lit en bois. Il allait défaire ses deux ceintures, tout en se tournant vers son armoire, mais son geste fut interrompu. Ultimécia avait doucement posée les mains sur les siennes. Il s’arrêta et lui fit fasse. Elle était à présent à genoux, sur son lit. Lentement, la jeune femme leva une main et lui effleura le torse, du bout des doigts. Maintenant qu’il y pensait, le vampire avait beau ne jamais fermer sa longue veste grise, sa bien-aimée n’avait pas encore réellement eu l’occasion de profiter de la vue de son corps, si parfait. Il était flatté et amusé, ne prononça donc pas un mot, et ne bougea pas. Ultimécia retraçait délicatement le dessin de ses muscles. Elle semblait comme subjugué. Doucement, Cyrié posa la main sur celle de sa compagne, la serra tendrement contre sa poitrine, et, de l’autre, lui caressa la joue, avant de la lui passer dans les cheveux. Il l’attira lentement à lui, et l’embrassa. Un long, tendre et amoureux baiser. Les deux tourtereaux échangèrent un interminable regard. Leurs yeux n’exprimaient que l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre. Soudain, et avec toute la douceur dont il pouvait faire preuve, Cyrié franchit le pied de lit, poussant ainsi Ultimécia en arrière. Elle recula un peu, puis, la proximité de son bien-aimé aidant, s’allongea, la tête confortablement posée sur les oreillers moelleux. Elle sentait le poids du vampire contre son corps, mais ne s’aperçut même plus, ni de l’eau sur son pantalon, ni de la froideur de sa peau. Leur cœur et leur respiration, plus forte, s’harmonisèrent. Chacun plongeait dans les yeux de l’autre. A présent, ils ne pensaient plus à rien, plus rien n’existait, plus rien ne comptait… A part l’autre. Cyrié redéposa un baiser sur la bouche d’Ultimécia, puis sur ses joues. Pendant ce temps, ses mains s’égarèrent le long du corps de la jeune femme. Elles glissèrent le long de son dos, descendirent sur sa taille, lui caressèrent les hanches, passèrent discrètement sur ses fesses, et remontèrent dans le creux de ses reins. A ce moment-là, Cyrié attira un peu plus sa dulcinée à lui. Elle poussa un petit soupir. Le vampire la maintint contre lui d’une main, et de l’autre, déboutonna lentement son chemisier et le lui retira. A aucun moment il n’avait interrompu ses baisers, qui, maintenant, se déposaient sur la poitrine d’Ultimécia, puis sur son ventre, avant de remonter sur son visage. La jeune femme, quant à elle, caressait le dos de son compagnon. Ses baisers enflammés la faisaient chavirer. Son cœur s’accéléra encore, criant un peu plus son amour à Cyrié. Leur souffle se faisait encore un peu plus fort. A intervalle régulier, le vampire exerçait une légère pression contre le corps de sa compagne. A chaque à-coup, Ultimécia tressaillait, et son cœur s’emballait. Poussé par cet amour partagé, l’immortel effleura le corps de la jeune femme, jusqu’à arriver à son pantalon. Il commença, lentement, à le défaire, quand, subitement, le vampire sursauta, le souffle coupé, puis se retira précipitamment. Il s’assit au bord du lit, la tête dans les mains, la respiration saccadé.
— On ne peut pas faire ça… s’interdit-il à lui-même, si bas que sa dulcinée ne l’entendit pas
Il fallut un instant à Ultimécia pour retrouver ses esprits. Très surprise par ce brusque changement d’attitude, elle se redressa un peu, s’appuyant sur ses coudes, et interrogea :
— Cyrié ? — Désolé…
Pas de réponse. Ce silence était aussi étrange que son comportement soudain. La jeune femme commença à s’inquiéter.
— Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Il ne prononça toujours pas un mot, et baissa légèrement la tête, les yeux fermés. Ultimécia s’approcha de lui, l’enlaça tendrement et appuya la joue contre son épaule.
— Hey, qu’est-ce qu’il se passe ? murmura-t-elle amoureusement, tout en le serrant dans les bras.
Le vampire détourna la tête, avec un soupir fiévreux, mais ne répondit pas. Malgré ses efforts pour le lui cacher, Ultimécia réussit à décrypter son expression triste et douloureuse.
— Cyrié… ? insista-t-elle, en lui caressant les cheveux, de plus en plus soucieuse de connaître ce qui tracassait son compagnon.
Il ferma à nouveau les yeux. Quoique cela pouvait être, quelque chose le perturbait et l’attristait, au plus profond de lui-même. Puis, il sortit enfin de son mutisme :
— Est-ce que… Tu voudras des enfants un jour ? chuchota-t-il, la voix cassée.
Cette question surpris énormément la jeune femme. Ils étaient en couple depuis un bon moment, mais ils n’avaient jamais abordé ce sujet. Le moment paraissait mal choisi pour le faire. Cyrié semblait prier pour obtenir une certaine réponse, tendu, prêt à recevoir un coup fatal. Ultimécia retrouva son calme, se perdit un peu dans ses pensées, sourit, et répondit, tout en frottant sa joue contre l’épaule de son bien-aimé :
— Oui… Surtout s’ils sont de toi.
Mauvaise réponse. Le vampire soupira douloureusement, comme si elle venait de le blesser à mort. Il sembla sur le point de craquer, fit un léger « non » de la tête, se leva subitement, récupéra ses affaires, et sortit de la chambre d’un pas rapide, sans dire un mot.
Cyrié était retourné à l’oasis, et avait repris sa place au pied du palmier où il s’était trouvé quelques minutes auparavant. La tête légèrement basculée sur le côté, il regardait la surface de l’eau, triste et pensif. Discrètement, une petite silhouette s’approcha de lui, lui sauta dessus, et commença à lui tirer les vêtements. Le vampire soupira.
— Non, pas maintenant… — Oh, allez ! Tu ne fais rien là, tu peux jouer, insista le chiot, en reprenant de plus belle ses taquineries. — Rip, je n’ai vraiment pas la tête à ça, refusa à nouveau l’immortel, la voix faible. — Mais Cyrié… — Rip, il t’a dit qu’il ne voulait pas, rétorqua une voix forte et grave. Laisse-le tranquille.
Cyrié regarda par-dessus son épaule et aperçut Cerbère, le plus grand des chiens Basker, le père de Rip. Le petit canidé avait manifestement suivi le vampire, ce qui n’avait pas échappé au patriarche des chiens, qui lui avait, à son tour, emboîté le pas. Cyrié le remercia de son intervention d’un petit signe de tête. Rip, renfrogné, avait immédiatement cessé d’harceler le buveur de sang. Cerbère approcha et observa un instant l’immortel, un peu inquiet après l’avoir vu partir en si grande hâte.
— Rip, tu nous laisse un peu ?
Le chiot obéit à contrecœur et s’éloigna.
— Ne va pas trop loin, que je puisse te surveiller. — Non papa…
Une fois à distance raisonnable, le petit chien s’assit en attendant que son père et Cyrié aient fini de discuter. L’immense molosse surveilla son fils, puis porta à nouveau son attention sur le vampire.
— Qu’est-ce qu’il t’arrive ? interrogea-t-il, face au désespoir de son vieil ami.
Il fallut un long moment à l’immortel pour réussir à parler. Finalement, il soupira et leva les yeux au ciel.
— On a failli aller trop loin avec Ulti… et… elle veut des enfants, répondit-il, la voix brisée par le chagrin. — Oh… Je suis vraiment désolé… — Pas autant que moi, commenta le vampire, en esquissant un sourire, qui s’estompa immédiatement.
Son visage et son intonation trahissaient la peine de Cyrié. Il était sur le point de fondre en larmes. Pour tenter de les retenir, il détourna à nouveau la tête pour ne pas croiser le regard triste et compatissant de Cerbère. Le chien s’approcha lentement, s’allongea près de lui, et posa la tête sur le ventre et le torse de l’immortel. Il aurait voulu pouvoir faire ou dire quelque chose pour soulager, ne serait-ce qu’un peu, l’abattement et la détresse de Cyrié. Le vampire l’entoura de ses bras et plongea le visage dans son doux et épais pelage noir. Plusieurs minutes passèrent, sans qu’un seul mot ne soit prononcé. Plus loin, Rip, qui ne parvenait pas à entendre les échanges entre les deux adultes, s’ennuyait. Si bien qu’il finit par s’occuper comme il le pouvait : en jouant avec un caillou qui trainait là. Cyrié s’était légèrement apaisé, mais restait profondément triste. A présent, il avait la tête posée entre les oreilles de Cerbère et lui caressait lentement le museau.
— Tu lui as dit ? s’inquiéta le chien. — Je n’ai pas pu, soupira le vampire. — Tu sais qu’il faudra quand même lui expliquer, à un moment ou à un autre… — Je sais… — Tu voudras qu’on le fasse pour toi ? suggéra Cerbère.
Cyrié se força à tenter de sourire, mais n’y parvint pas bien longtemps. Il était touché par cette proposition qui lui épargnerait un nouveau moment douloureux.
— Merci, mais… C’est à moi de le faire… — Comme tu veux…
Puis, tous les deux retrouvèrent leur mutisme quelques instants.
— Vous devriez rentrer, la tempête ne va pas tarder à arriver.
En effet, au loin, un gigantesque nuage de sable fondait sur eux.
— Et toi ? Tu ne rentres pas ? s’alerta Cerbère. — Non, pour l’instant… Je ne préfère pas…
Le vampire était déprimé, cela ne risquerait-il pas de le pousser à commettre un acte irréfléchi ?
— Ne t’inquiète pas, j’irai me mettre à l’abri.
L’ombre d’un sourire se dessinait sur le visage de Cyrié, pour tenter de rassurer le grand chien Basker, qui eut beaucoup de mal à croire en sa sincérité. Il était tellement inquiet… Mais le canidé fut forcé de reconnaître que, s’ils restaient ici, son fils serait en danger. S’ils ne partaient pas immédiatement, la tempête qui approchait risquait fort de les rattraper. Cerbère se releva, soutint à nouveau le regard du vampire, en espérant que ses paroles avaient été sincères, et non pas juste des mots destinés à apaiser ses craintes, puis rejoignit Rip. Le père et le fils se mirent à courir pour retourner à la grotte. De son côté, Cyrié resta adossé au palmier et les regarda s’éloigner peu à peu. La tempête de sable approchait à toute vitesse. Le vampire attendit, puis, au dernier moment, se leva doucement et s’éclipsa dans un tourbillon de flammes.
Loin de l’oasis, dans le désert, se trouvait un endroit constamment balayé par les vents. Cette météo tumultueuse avait, depuis longtemps, détruit la grande bâtisse qu’on avait tenté d’y construire. Les ruines qui persistaient faisaient penser aux restes d’un ancien temple. Sa construction n’avait jamais été achevée, et donc, n’avait pas été sacrée. Le cadre, en granite, de la gigantesque porte, s’élevait à plusieurs mètres de haut. Cyrié se tenait debout, à son sommet. Les bras écartés, les yeux fermés, il savourait le contact du vent chaud contre sa peau. Il appréciait tout particulièrement cette sensation, qui, de plus, l’aidait régulièrement à se vider l’esprit et faire le point sur les différents évènements qui pouvaient se produire autour de lui. Soudain, un horrible cri résonna au milieu de ses pensées :
— Cyrié !!!
Ramené si brutalement à la réalité, ce dernier perdit un instant l’équilibre. Les yeux horrifiés, il espérait s’être trompé sur l’origine de cet appel. Non, cela ne pouvait pas être la voix d’Ultimécia ! Il se concentra quelques secondes, puis remit ses lunettes de soleil, noua un foulard autour de sa bouche et son nez, et s’envola aussi vite qu’il le pouvait.
Près de l’oasis, la tempête de sable faisait rage. Des vents très violents tourbillonnaient dans tous les sens, entrainant avec eux des quantités incroyables de sable. La force des rafales rendait chaque grain aussi tranchant que des milliers de petits bouts de verre. Au beau milieu de ce déluge, on devinait à peine les contours d’une silhouette. Ultimécia était là, piégée dans la tempête, recroquevillée sur elle-même, se protégeant le visage comme elle le pouvait, mais le sable fin s’insinuait partout. Il lui devenait difficile de respirer. Soudain, l’atmosphère changea légèrement et tout s’arrêta. La tempête grondait toujours, mais la jeune femme ne sentait plus un seul souffle de vent. Tout était devenu étrangement sombre. Elle était à présent entourée de l’obscurité la plus totale. Quelque chose l’enveloppait. Une chose dure et froide. Elle sentait un cœur battre tout contre elle. Et cette respiration rassurante… Cyrié l’avait-il retrouvée ? Tout le sable que la mortelle avait avalé la fit tousser. Une fois sa respiration retrouvée, son sauveur lui plaça un tissu dans les mains pour qu’elle puisse s’essuyer un peu le visage, puis elle entendit la voix de son bien-aimé :
— Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Il semblait vraiment inquiet. Elle voulut le regarder, mais elle ne voyait que l’obscurité. Le vampire avait rabattu ses ailes autour d’elle, ce qui les protégeait tous les deux des violentes bourrasques. Ils étaient parfaitement isolés des intempéries, mais, par conséquent, de la lumière aussi.
— Ben je… Je voulais te rejoindre ! Ca n’avait vraiment pas l’air d’aller quand tu es parti, tout à l’heure, alors… Je voulais voir si je pouvais faire quelque chose pour toi, toussota Ultimécia. Quand j’ai voulu te rejoindre, et je suis arrivée ici, mais tu n’étais pas là, et la tempête m’est tout de suite tombée dessus… Et je n’arrivais plus à repartir… — C’est normal ça, les tempêtes de sable perturbent les pouvoirs. Si tu avais réussi à te téléporter, tu aurais pu te retrouver n’importe où dans le Désert… Tu as dû arriver juste après que je sois parti… reprit-il après un instant de réflexion, je n’avais pas encore dû réapparaitre, donc ça t’a envoyé au dernier endroit où j’avais été… On a vraiment de la chance que tu aies réussi à me joindre… — On dirait, oui… Mais si les tempêtes de sables interfèrent avec les pouvoirs, comment tu as su où j’étais ? — Quand je t’ai entendu, j’ai essayé de repérer tes pouvoirs, mais je ne les trouvais nulle part. Si tu avais quitté le Désert, je l’aurai senti, donc je savais que tu étais encore là, quelque part. La seule explication possible, c’était une tempête… Et comme il y en avait justement une qui arrivait quand je suis parti d’ici, je suis venu vérifier. Quand je suis arrivé dans le coin, j’ai entendu ton cœur, donc il n’y avait plus de doutes. J’ai encore accéléré… Et je t’ai vu… — Tu m’as vu ? Les vampires ont une si bonne vue que ça ?!
Cyrié étouffa un petit rire.
— On a une excellente vue, oui, mais à part moi, aucun n’aurait pu te voir. — Pourquoi ? Parce que tu es le Leader ? — Non, parce que j’ai en partie une vue thermique. — Une vue thermique ?! — Oui, avec mon œil droit. Il n’est pas aveugle.
Ultimécia n’aurait jamais imaginé une telle chose. Mais, maintenant qu’elle y pensait, elle sera souvint du soir où elle s’était retrouvée seule avec lui, dans la crypte du Désert, quand les vampires dormaient à nouveau dans leurs cercueil, ce qui leur avait fait perdre la tête. A un moment, la jeune femme avait vu un reflet de lumière sur deux rétines, mais à cet instant, la situation ne lui permettait pas de s’attarder sur ce détail. Elle ne s’était donc pas trompée !
— Donc, d’un œil, tu vois normalement, et de l’autre en thermique… Ca doit vraiment te faire une vue étrange ? souligna la mortelle. — Un peu, oui. Mais c’est venu progressivement, donc j’ai eu le temps de m’y habituer. Et je dois avouer que c’est quand même très pratique par moment, admit-il, amusé.
C’est alors qu’Ultimécia se rappela de la conversation qu’ils avaient, quelques minutes plus tôt, au bord de l’oasis où ils se trouvaient.
— Donc c’était de ça que tu parlais quand tu disais que tu pouvais voir normalement avec tes lunettes en pierre de sang ?! — Et oui ! Avec des lunettes de soleil ordinaires, je ne peux quasiment rien voir de cet œil, alors qu’avec celles-là, il n’y a aucune différence. Heureusement d’ailleurs, sinon, je n’aurais jamais pu te voir. — Tu les as mises pour me retrouver ? — Oui, il fallait bien que je me protège les yeux du sable. — Parce que quelques grains de sable peuvent blesser les yeux d’un vampire ? le taquina la jeune femme. — On est beaucoup plus résistant que les mortels, mais on a quand même quelques points un peu plus faibles, répondit le vampire, amusé par cette remarque. — Comme quoi ? questionna Ultimécia, intriguée. — Oh, et bien… Nos yeux, nos ailes… — Les ailes aussi ? — Oui, elles sont beaucoup plus sensibles que le reste de notre corps, c’est aussi pour ça qu’on les garde aussi souvent cachées. — Ah ? Je ne pensais pas…
Décidément, la mortelle ne finissait pas d’apprendre des choses sur les vampires. Le silence s’installa, perturbé uniquement par les rugissements de la tempête qui les cernait. Mais ce calme poussa Ultimécia à se remémorer ce qui les avait conduit au cœur de ce déluge… Elle aurait voulu lui demander des explications, mais le moment n’était pas forcément le mieux choisi, sans compter, qu’à sa façon de s’exprimer, qu’il avait l’air d’avoir retrouvé le sourire, la jeune femme ne voulait pas l’attrister à nouveau en abordant un sujet, de toute évidence, douloureux.
— Désolé pour tout à l’heure… reprit Cyrié, sur un ton soudain beaucoup moins léger – avait-il senti les interrogations et les hésitations de sa dulcinée ? — Non, tu n’as pas à t’excuser, tu n’as rien fait de mal, le rassura-t-elle. Mais… J’avoue que je me suis demandée ce qu’il t’arrivait d’un coup ? — Normal… Mais… On ne pouvait pas faire ça… — Pourquoi ? — Parce que je suis un vampire, commença-t-il, à nouveau la voix pleine de tristesse. Et il y a des scellés… Une malédiction si tu préfères, sur tous les vampires, qui fait que, si l’un d’entre nous a une relation "trop intime" avec quelqu’un, il laisse une… Marque sur son ou sa partenaire… Qu’absolument tout le monde peut sentir. Elle est définitive et il n’y a aucun moyen de la masquer. Tout le monde aurait passé son temps à te montrer du doigt, et… Crois moi, on a beau être amoureux l’un de l’autre, pour toi, ce serait la plus grand honte que tu ne pourrais jamais connaître. — Et… Il n’y a pas un moyen de le contourner ? — Non, aucun. — Dans ce cas, il suffit d’utiliser… d’autres méthodes. — Il n’y en a pas. Soit tu serais marquée, soit je te blesserais à coup sûr. Et, je pense que ça, tu préfèrerais éviter… — Moui… reconnut Ultimécia en imaginant la scène. Dans ce cas, on fera attention. Maintenant que je le sais, on sera deux à y penser. — … Il n’y avait pas que ça qui m’a mis dans cet état… Quand bien même il n’y aurait pas ce problème de… marque… Je ne pourrai jamais te donner d’enfants… Comme les vampires ont un autre moyen de se multiplier et de se créer de nouveaux congénères, on nous a retiré les moyens… Traditionnels.
La jeune femme comprit alors pourquoi la réponse, qu’elle lui avait donnée, avait autant peiné le vampire.
— Je suis désolée, je ne savais pas… — Tu n’as pas à l’être, tu n’y es pour rien…
Un silence gêné s’installa. Ces aveux avaient à nouveau déprimé Cyrié, Ultimécia le sentait, et elle se reprochait sa propre ignorance en ce qui concernait son bien-aimé.
— Tu sais… Je comprendrais que décides de me quitter à cause de ça… acheva tristement le vampire. — Mais qu’est-ce que tu racontes ?! — Parce que tu resterais avec moi, même si on ne pourra jamais aller plus loin, ni avoir d’enfants ? Tu es jeune, tu veux une famille… C’est normal !... Mais je ne pourrais jamais t’en donner une… — Et tu crois sérieusement que je te pourrais te quitter, juste pour ça ?! Cyrié, si je suis avec toi, c’est parce que je t’aime ! Si on ne fait jamais rien de plus que ce qu’on a déjà fait, tant pis, on n’ira pas plus loin, c’est tout. Et si je n’ai pas d’enfants, ce n’est pas grave. Du moment qu’on est heureux tous les deux, ça me suffit. — Oh, soupira le vampire, si tu savais à quel point je t’aime.
Tout en parlant, il la serra contre lui. Il était soulagé de l’entendre prononcer paroles, mais il s’agissait de ce qu’elle pensait à ce moment, avec le temps, ne changerait-elle pas d’avis ? Ne regretterait-elle vraiment jamais de ne pas avoir donné la vie ? Pour l’heure, le vampire préféra ne pas y songer et profita de l’instant présent : sa dulcinée était là, dans ses bras, et les révélations qu’il venait de lui faire ne l’avaient pas rebutée, ce qu’il avait grandement redouté.
Ils restèrent ainsi un long moment, jusqu’à ce que la tempête qui les entourait s’arrête enfin. Cyrié déploya lentement ses ailes, en prenant garde à ne pas faire tomber le sable, qui s’y était accumulé, sur Ultimécia et lui, et ils se relevèrent tous les deux. La lumière qui les éclairait à nouveau les éblouit brièvement. Le vampire agita un peu des ailes, pendant que sa bien-aimée et lui s’époussetaient grossièrement. Le vent avait porté des milliers de grains, qui s’étaient insinués partout. Cyrié rabattit à moitié l’une de ses ailes devant lui et l’examina. Elle était couverte de petites écorchures, ce qui n’échappa pas à Ultimécia. Si le sable avait pu blesser les ailes du vampire, alors que sa peau était bien plus dure que celle des mortels, dans quel état la jeune femme se serait-elle retrouvée s’il ne l’avait pas secourut à temps ? Elle préféra ne pas y songer.
— Ca va aller, tes ailes ? se soucia-t-elle. — Oui, oui, ne t’inquiète pas, ce n’est que des égratignures. Dans quelques minutes, il n’y aura déjà plus rien.
Quelques minutes ? La vitesse de régénération des vampires était vraiment enviable ! Soudain, Cyrié se figea, aux aguets, la tête légèrement baissée.
— Qu’est-ce qu… commença Ultimécia.
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. En un éclair, son bien-aimé l’avait attrapé et s’était envolé avec elle. Juste à temps. Dans un grondement avait surgit, sous leurs pieds, une créature, qui faisait penser à une grosse larve… Avec des dents. A son extrémité, un trou béant – qui devait sans aucun doute être sa bouche – était tapissé de plusieurs cercles, composés chacun de pointes acérées. Si cette mâchoire se refermait sur quelque chose, il ne devait certainement pas en rester grand-chose. L’animal se redressait et tentait d’attraper le couple, qui volait juste au-dessus de lui, mais à une distance raisonnable.
— Ca va ? se soucia Cyrié. — Oui, oui. Mais… c’est quoi ce truc ? — Un ver des sables. Ils viennent après les grosses tempêtes et se nourrissent des cadavres de ceux qui y ont été piégés, mais, une fois de temps en temps, ils ne sont pas contre une proie vivante.
C’est alors que, d’une main, il détacha un cylindre, d’une quinzaine de centimètres, qui était fixé à l’une des lanières qui se croisaient sur son torse – l’autre servant à maintenir son katana dans son dos. Il écarta l’objet de lui, qui, soudain, s’allongea, se transformant ainsi en une lance, terminée, à ses deux extrémités, par une lame dont la forme rappelait étrangement une flamme figée et stylisée, rouge aux reflets noirs. Ultimécia reconnut facilement ce matériau : les bouts de cette arme étaient donc faits en pierre de sang…
— Tu peux planer ? demanda Cyrié, prêt au combat. — Heu… oui, répondit sa dulcinée, après avoir tenté de rester dans les airs. — Bon… Reste là. Je nous en débarrasse et on rentre. — Quoi ? Mais… On ne peut pas juste rentrer et le laisser tranquille ? — Non, ces choses émettent un champ électromagnétique qui bloque les pouvoirs. Et, même quand on n’est plus dans son rayon d’action, on ne peut pas tous les utiliser comme on veut. Le dernier à revenir, c’est la téléportation. — Et on ne peut pas voler, tout simplement ? — Non. Non seulement, il nous suivrait, mais en plus, on risquerait de se faire repérer par d’autres bestioles volantes. En général, elles sont très territoriales, et nous attaqueraient aussi… On mettrait les chiens Basker en danger. — Laisse-moi t’aider alors. — Comment ? Tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs contre lui, et les lames normales ne lui font quasiment aucun effet. — Je ne vais quand même pas rester là, à ne rien faire, pendant que tu te bats !? s’indigna la jeune femme. — Si. Et je serai plus tranquille de te savoir loin de ses dents.
Il n’avait pas tout à fait tord. Sans ses pouvoirs et sans une arme efficace, Ultimécia ne pourrait absolument rien faire contre cette créature. A regrets, elle abdiqua et resta en hauteur alors que son bien-aimé descendit en piqué vers la larve. Il esquiva habilement les attaques de l’animal, et, dans la foulée, lui assena de profondes entailles, le long du corps. Cette chose était d’une agilité déconcertante, surtout compte tenu de sa taille. Largement de quoi rivaliser avec la vitesse d’un vampire. Plus Cyrié le blessait, plus le ver devenait agressif, mais, fort heureusement, perdait en précision. Soudain, le vampire reprit de l’altitude et rejoignit Ultimécia. Quelque chose semblait le déranger.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? l’interrogea la jeune femme, à qui cette expression n’avait pas échappée. — Il y a quelque chose de pas normal… Vu sa taille, c’est un petit, donc il ne devrait pas être seul, mais je n’en vois aucun autre, nulle part… — Ca, un petit ?! — Oui… répondit l’immortel, perdu dans ses réflexions.
Où pouvaient donc être ses parents ? Un ver des sables aussi jeune ne voyageait jamais seul, c’était impossible ! Et pourtant… Cyrié ne décelait aucune trace de l’un de ses congénères, mais, il le savait, ils finiraient par se montrer à un moment ou à un autre. Ne pas savoir quand, représentait le plus grand danger. Il ne pouvait pas combattre correctement le jeune ver et chercher ses parents en même temps. Peut-être que les créatures adultes restaient à l’écart, et observaient comment se débrouillait leur progéniture ? Mais dans ce cas, Cyrié devrait être en mesure de savoir où ils étaient. Pendant que le vampire cherchait à trouver un indice lui permettant de les repérer, le jeune animal se tortillait dans tous les sens, dans des mouvements à présent devenus totalement anarchiques. Eviter ses dents promettait d’être plus difficile, maintenant qu’il était blessé et énervé.
— Bon, il n’y a pas de temps à perdre, reprit l’immortel, un peu pour lui-même. — Fais attention, l’invita Ultimécia, inquiète.
L’affrontement reprit de plus belle. Après de nombreuses attaques, esquives et contre-attaques, le ver des sables se retrouva totalement couvert de blessures. Cyrié aurait préféré l’achever rapidement, mais, face à un tel adversaire, il n’avait pas d’autre choix. Finalement, il parvint à lui porter un dernier coup, fatal, sur le côté de ce qui devait être sa tête. La créature s’écroula, inerte. Le vampire retira la lame de sa lance, qui était toujours plantée dans le corps de l’animal, mais, bizarrement, il ne sembla pas se détendre. Il regardait le sol, autour de lui, couvert de sang. Ultimécia attendit quelques instants, puis commença à descendre pour le rejoindre, mais il l’interrompit immédiatement.
— Reste là haut ! lui hurla-t-il.
Au moment-même où il l’arrêta, le sol se déroba sous ses pieds, dans un bruit sourd et grave. Le vampire eut tout juste le temps de reprendre son vol, rattrapant au passage sa dulcinée qui chuta soudainement. Il l’emporta encore plus haut et se retourna.
— Ah ben voilà !
Un autre ver des sables, beaucoup plus grand que le précédent, avait émergé à l’endroit-même où s’était trouvé Cyrié. Il s’en était fallu de peu pour que la créature ne lui morde pas les pieds, heureusement que le vampire avait de bons réflexes.
— C’était celui-là que tu attendais ? s’inquiéta la jeune femme, angoissée à l’idée qu’un autre ver, encore plus monstrueux, pourrait les rejoindre à son tour. — Oui… Et on dirait que maman n’est pas contente que j’ai tué son petit. — Ca t’étonne ? ironisa Ultimécia.
Bien plus bas, la créature était beaucoup plus agitée que la précédente. Elle se mouvait frénétiquement, pivotant vers son petit, le couple, et le désert qui l’entourait. L’animal semblait chercher le responsable de la mort de sa progéniture : personne ne se trouvait aux alentours, hormis Cyrié et sa compagne. Soudain, le ver se mit à cracher une substance étrange, tout autour de lui. Dès que cette matière touchait le sable, elle devenait totalement transparente, et donc, impossible à voir.
— Mais qu’est-ce qu’il fait ? — C’est un peu le principe d’une toile d’araignée, répondit Cyrié, exaspéré. Si jamais on touche à ça, on se retrouve collé dessus, et plus on bouge pour s’en libérer, plus on s’y accroche.
Le combat qu’il venait de livrer contre le jeune ver des sables n’avait pas été des plus simples, avoir à recommencer contre un tel adversaire ne l’enthousiasmait pas du tout.
— Je n’ai plus qu’à ne pas toucher le sol… déplora le vampire. — Tu ne peux pas juste les éviter ? — Pas vraiment… J’arrive à voir où c’est, mais je ne pourrai pas me battre contre ce truc et surveiller constamment où je mets les pieds. Surtout que, cette fois, ça va être plus compliqué…
Lors de son dernier affrontement, le ver était encore très jeune, les effets qui l’entouraient n’étaient donc pas très puissants, mais contre un adulte, les choses ne seraient pas aussi simples. L’animal étant plus grand, le rayon d’action de son champ électromagnétique était bien plus grand et plus intense – ce qui expliquait que les pouvoirs de lévitation d’Ultimécia aient cessés – mais, combiné à une autre force qui émanait du ver, la vitesse de Cyrié allait être grandement diminuée. Le vampire se garda bien de préciser ce détail à sa dulcinée. Elle était déjà très inquiète de voir son bien-aimé combattre ses créatures, lui révéler une telle information aurait été loin de la rassurer. Après s’être assuré que la jeune femme pouvait léviter, l’immortel s’écarta légèrement d’elle, son arme toujours à la main, et, concentré, sembla attendre le moment le plus propice pour lancer son premier assaut. Soudain, il plongea vers la larve géante, et le combat s’engagea. Les attaques de cette créature étaient bien plus rapides, violentes et précises que celles de sa descendance. Cyrié, quant à lui, avait grandement perdu en vélocité. Il demeurait bien plus rapide qu’un mortel, mais sa vitesse n’avait absolument rien de comparable avec celle qu’il possédait dans son état habituel. Même de là où elle se trouvait, Ultimécia n’eut aucun mal à s’en apercevoir. Elle aurait voulu lui venir en aide, mais elle ignorait quoi faire. Son compagnon l’avait déjà mise en garde contre le jeune ver, si la jeune femme ne pouvait rien faire contre lui, comment pourrait-elle agir contre l’adulte ? Elle n’avait pas d’autre choix que de rester là, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, à observer la scène, impuissante. Cette fois, Cyrié ne parvenait pas à blesser son adversaire aussi régulièrement. Il esquivait plus qu’il n’attaquait, et les entailles qu’il lui infligeait semblait bien moins profondes. Une parade plus difficile que les autres contraint le vampire à mettre pied à terre. Il recula d’un pas, pour reprendre son équilibre, sans lâcher le ver des yeux, quand ce dernier se jeta à nouveau sur lui, mais au moment où Cyrié voulut reprendre son envol, il fut retenu sur place. Il avait marché sur l’un des larges brins que la créature avait projetés, quelques instants plus tôt. Au moment où il le réalisa, un juron lui échappa, puis, dans un mouvement d’une précision extrême, il coupa la substance qui le bridait, au raz de son pied, et s’envola enfin. Mais ce contretemps lui fut fatal : il n’eut pas le temps d’esquiver totalement le ver qui le percuta. Cyrié profita de cette proximité pour lui donkeyéner un très violent coup, qui se prolongea tout le long du corps de son adversaire. La créature retomba plusieurs mètres plus loin, tout comme l’immortel, qui, lui, percuta le sol, du côté opposé. La violence du choc le fit rouler sur le sable, mettant ainsi en péril la fragilité de ses ailes, qu’il rabattu devant lui. Lorsque le vampire put enfin recommencer à se mouvoir, il resta avec un genou à terre, haletant. Il guetta rapidement son adversaire, puis regarda par-dessus son épaule. Son aile gauche était manquante. Lorsque le ver l’avait heurté, il la lui avait sectionnée nette, à quelques centimètres de son dos. La douleur le faisait panteler. Il resserra son emprise autour de son arme, et guetta la créature. Cette dernière ne s’était pas encore relevée. Elle était toujours au sol et se tortillait sur elle-même. La blessure que Cyrié venait de lui infliger, très profonde et mal placée, saignait abondamment et la faisait affreusement souffrir. Cela offrait une opportunité inespérée au vampire. La larve avait temporairement baissé sa garde, et, une fois son calme retrouvé, risquait d’être plus agressive que jamais. L’immortel se jeta vers elle à toute allure. Arrivé tout près du ver, la créature l’attaqua. Cyrié fit de même, et, au moment où son arme allait télescoper son adversaire, la lame se transforma en une pointe effilée, qu’il planta dans la chair de l’animal. Il utilisa sa lance comme appui pour esquiver, de justesse, l’attaque de son opposant, sauta sur le dos de l’animal, puis, dans un même mouvement, retira la pointe du corps du ver, transforma l’autre lame, et la planta très profondément au milieu de ce qui devait être la tête de son adversaire, qui tressaillit dans un grondement sourd et grave, mêlé à un hurlement aigu. Brusquement, tout s’arrêta. Aucun des deux combattants ne bougeait. Ultimécia restait en hauteur, à observer. Plus les secondes s’égrainaient, plus son inquiétude augmentait. L’affrontement était-il terminé, ou allait-il reprendre de plus belle ? Etait-ce le calme avant la tempête ? Cyrié retrouva son calme et descendit, doucement, du dos de son adversaire. Maintenant qu’ils se trouvaient côté à côte, il était facile de juger de la taille du ver des sables : même allongé au sol, il était beaucoup plus haut que le vampire. Cette créature était vraiment gigantesque. L’immortel s’éloigna de la dépouille de l’animal, vérifiant qu’aucun de ses congénères ne se trouvent à proximité, secoua sa lance pour en chasser le sang, puis la rétracta, avant de la fixer à nouveau à la lanière de cuir, sur son torse. Il avançait d’un pas lent, la tête baissée. Ce combat l’avait épuisé, mais aussi attristé. Le vampire aurait préféré ne pas en arrivé un tel extrême, mais il n’avait pas eu d’autre choix. Depuis qu’il avait rejoint le monde de la nuit, tuer des humains ne lui avait jamais posé de problème, mais ce n’était pas le cas en ce qui concernait le meurtre d’animaux, surtout magiques. Eux, ne jugeaient pas, ne critiquaient pas, et ne cherchaient pas constamment à créer des problèmes à ceux qui les entouraient. Ils vivaient leur vie, rien de plus, rien de moins. Plus le temps passait depuis que Cyrié était devenu un vampire, plus il se sentait proche des animaux, plutôt que des humains. Quoi de plus normal ? Un prédateur, suivant ses instincts et se nourrissant du sang de ses proies, armé de crocs et de griffes… Une fois à bonne distance du malheureux ver des sables, le vampire s’arrêta. Soudain, le sang qu’il avait perdu et qui s’était répandu sur le sol, forma ce qui pouvait ressembler à des veines, qui se dirigèrent immédiatement vers sa blessure, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une seule goutte. L’immortel vérifia une nouvelle fois les alentours, puis fit volte-face.
— C’est bon, tu peux descendre, lança-t-il alors à Ultimécia.
Elle s’exécuta avec précaution, sous l’œil attentif de son bien-aimé. La créature à présent morte, le champ électromagnétique qu’elle émettait avait diminué, jusqu’à disparaître totalement. Quand la jeune femme mit finalement pied à terre, Cyrié examina un peu plus en détail l’état de son aile disparue.
— Ca va aller ? s’inquiéta la mortelle, en le rejoignant. — Ouais, ouais, ça ira… soupira son compagnon. On ferait mieux de ne pas rester ici, des charognards vont bientôt débarquer… Ils auront de quoi manger au moins… commenta-t-il, un peu pour se réconforter.
Ultimécia ne pouvait que partager son avis. Elle n’avait aucune envie de voir son bien-aimé livrer un nouveau combat, surtout dans l’état dans lequel il se trouvait. Elle le rejoignit et il les ramena à la grotte de pierres. Le vampire se dirigea immédiatement vers sa chambre, d’un pas rapide, sans prêter attention aux regards inquiets des chiens Basker qui partageaient son quotidien. Dès qu’il franchit la porte, il s’approcha du grand meuble en bois, à deux niveaux, qui se trouvait près de l’entrée, puis ouvrit l’un des battants de la partie basse. Au moment où le vampire toucha la clé qui fermait le placard, son encadrement s’éclaira d’une douce lumière rougeâtre, qui vira au blanc, avant de disparaître. Cyrié en sortit une bouteille en verre sombre, soigneusement fermée par un bouchon hermétique. Il l’ouvrit et en but plusieurs gorgées. Ensuite, il se saisit d’une deuxième bouteille, rigoureusement identique, referma le battant, et se dirigea vers son lit. Le vampire déposa les deux récipients sur sa table de chevet, contre laquelle il s’appuya en baissant la tête, dans un long et douloureux soupir, le visage fermé, les yeux fermés, les dents serrées.
— Ca te fait mal à ce point ? se tracassa Ultimécia, impuissante.
Son bien-aimé ne répondit pas, mais fit un léger signe de tête pour confirmer ses soupçons. Il faisait tout pour le cacher, mais l’adrénaline perdait déjà de son effet, la douleur de son aile devenait donc de plus en plus intense et commençait à lui provoquer des haut-le-cœur.
— Je peux faire quelque chose pour ton aile ? — Non, rien… Il faut juste que je me repose et que je me nourrisse correctement pendant quelques temps, et, tout ira bien… répondit difficilement Cyrié avant de boire à nouveau de grandes gorgées du liquide qui se trouvait dans la bouteille qu’il avait ouverte. Tu viens ?
Il l’invita, la main tendue, à le rejoindre sur le lit. Il s’allongea sur le côté, tournant le dos à la porte d’entrée, l’aile droite à peine posée contre le matelas et pendant en grande partie dans le vide. De petites gouttes de sang tombaient dessus. Cette position semblait soulager les malaises du vampire. Ultimécia vint s’installer confortablement dans ses bras.
— Je ne peux vraiment rien faire pour toi ? s’assura-t-elle, soucieuse. — Non… La salive des vers ralentit un peu la guérison, mais rien de dramatique. Le saignement va s’arrêter de lui-même avant la fin de la nuit, et mettre des bandages sur la blessure… Ca ne fera rien, à part empêcher mon aile de se régénérer correctement… — Quand tu dis régénérer… Tu veux dire… Qu’elle va repousser ?! — Oui. — Tu te prends pour un lézard ? On coupe un morceau, et il repousse ? le taquina la jeune femme. — En quelques sortes, oui, s’amusa Cyrié. Sauf qu’un lézard, si tu lui coupe la tête, il meurt. — Parce qu’un vampire, non ? interrogea Ultimécia, qui pensait qu’il plaisantait encore. — Et non, répondit le vampire avec un large sourire satisfait. — Tu es sérieux là ?
Le ton qu’il avait utilisé et son expression prêtait à confusion. S’il continuait sur le registre de l’humour, Cyrié avait vraiment réussi à piéger sa bien-aimée, mais si ce n’était pas le cas…
— Oui. Ca fait partie des rares choses qui ne peuvent pas se régénérer, mais si les deux parties du corps restent intactes, il suffit de les mettre en contact, et elles se ressoudent. — Mais c’est increvable un vampire ! s’exclama la jeune femme, avec un sourire, avant de réaliser le nombre de buveurs de sang qui avaient été tué. Heu, excuse-moi, je ne voulais pas dire ça, se reprit-elle, navrée. — Tu n’as pas tout à fait tord, la rassura l’immortel, il n’y a pas beaucoup de choses qui peuvent nous tuer. — C’est ce que j’avais cru comprendre…
Ultimécia, toujours curieuse d’en apprendre plus au sujet de son compagnon, voulut lui demander plus de précisions à ce sujet, mais elle pensait qu’il ne lui répondrait pas… Pour des raisons de sécurité, encore une fois. A sa grande surprise, il détailla de lui-même ses propos. Avait-il deviné les interrogations qui taraudaient sa dulcinée ?
— Le soleil, le feu, quelques rares poisons… Le Leader et le Monarque. A part ça, rien. — Le Leader… ? — Oui… Tout Leader a un droit de vie ou de mort sur ses sujets… répondit Cyrié, pensif. Il suffit qu’on le décide, et pouf, il meurt… Mais en général, on utilise aussi des incantations pour accompagner son âme, ou pour la bannir. — Et… C’est déjà arrivé souvent ? — Oh oui ! Certains Leaders mégalos en ont usé et abusé… — … Et toi, ça t’est déjà arrivé ? hésita la jeune femme. — … Oui, soupira le vampire. Deux fois…
Ultimécia, sous le choc, ne savait plus quoi répondre. Il avait tant d’affection pour ses congénères, comment pouvait-il avoir mis fin aux jours de deux d’entre eux ?! Mais il semblait tellement touché… Elle n’allait tout de même pas le pousser à en parler, cela l’attristerait à coup sûr.
— Deux fois… répéta Ultimécia, un peu pour elle-même. — Oui… Ca fait deux fois de trop… La première, c’était plus par compassion qu’autre chose… Les chasseurs de primes avaient réussi à l’avoir… Ils lui avaient fait de ces horreurs !... Ils lui avaient lacéré tout le corps et exposé ses bras et ses jambes à la lumière du soleil… Ca les avait totalement carbonisés… Et ils lui avaient fait boire des litres, et des litres d’eau bénites… Ca avait brûlé sa bouche, sa gorge… Tout !... Des semaines ont passées… Dont une pleine lune… Mais ils lui en avaient fait avaler tellement… Même après tout ce temps, il n’y avait pas l’ombre d’un début de guérison… Rien… Ca n’aurait jamais guéri… Alors… A force de me supplier de mettre fin à ses souffrances… J’ai fini par craquer… Et je l’ai fait… Entendre son cœur s’arrêter… Sentir son âme nous quitter, en sachant qu’elle ne reviendrait sûrement jamais… C’était la chose la plus dure que je n’ai jamais eu à faire…
Plus Cyrié parlait, plus il semblait revivre ce moment tragique et douloureux. Sa dulcinée ne put s’empêcher de le remarquer.
— Vous étiez proches tous les deux ? demanda-t-elle, triste pour son compagnon. — Oh oui ! On s’entendait tellement bien tous les deux…
Cette réponse lui avait redonné le sourire, mais, comme à chaque fois où il se remémorait les bons moments qu’ils avaient passé ensemble, l’instant où il avait mis fin à cette vie immortelle lui revint violemment à l’esprit. Comme une punition éternelle pour cet acte criminel. L’expression de Cyrié devint plus triste que jamais. Ultimécia se blottit contre lui… La seule chose qu’elle pouvait faire pour tenter de le réconforter…
— Et le deuxième ? — Quoi ? — Tu as dit que… Tu l’avais fait deux fois.
Ils étaient déjà sur ce sujet si douloureux, autant l’aborder totalement en une seule fois, plutôt que de revenir dessus une autre nuit.
— Ah, lui ! C’était pour le bien de tout le monde. Vampires et mortels… Il était beaucoup trop dangereux. Quand il s’en prenait à ses proies, il les faisait souffrir à un point… Tu ne pourrais même pas imaginer… Alors, j’étais plutôt mal placé pour lui faire des remarques là-dessus, je ne faisais pas vraiment mieux… Mais c’était un macho de première, alors il s’en prenait aussi aux vampires… Aux filles en particulier… Il passait son temps à les harceler, à leur reprocher d’être des vampires… Il y a eu plusieurs fois où des chasseurs de primes ont débarqués chez elles, heureusement, sans réussir à leur faire de mal… J’ai toujours pensé que c’était lui qui leur avait dit où les trouver, mais je n’ai jamais eu de preuve… Et un soir, il s’en est pris à Vick et Lucrécia. Quand on est arrivé, avec Spargas, il les avait attaquées… Elles étaient dans un triste état… Elles étaient inconscientes et… il était sur le point d’incendier Vick… Il avait déjà mis le feu aux vêtements de Lucrécia. Son bras et la moitié de son dos ont été gravement brûlés… Cette fois, il était allé beaucoup trop loin… Je l’ai enfermé, le temps que les filles se rétablissent assez, et... Enfin voilà… Je tenais à ce qu’elles puissent y assister, C’était la moindre des choses pour elles…
Cet événement était beaucoup moins douloureux pour Cyrié. Ses yeux semblaient se perdre dans les brumes de ses souvenirs.
— Il l’avait bien mérité, on dirait, résuma Ultimécia. — Oui…
Brusquement, l’expression du vampire s’assombrit à nouveau.
— … Mais la mort d’un vampire, même s’il le méritait amplement, n’est pas une chose dont on doit se réjouir…
Cet horrible buveur de sang avait tout de même fait parti des rares à avoir survécu à l’extermination des siens. Son Leader aurait préféré ne pas avoir à le faire, mais s’il fallait sacrifier l’un des leur pour la survie de tous les autres… Il ne pouvait pas rester à observer les dégâts qu’il causait, sans réagir.
— C’est ça aussi d’être le Leader, conclut Cyrié, attristé. — Ce n’est pas toujours facile… — Non…
Parler autant avait réveillé les nausées du vampire. De plus, il se faisait tard, et la nuit n’avait pas été de tout repos ; la fatigue, elle aussi, vint planer au-dessus du couple. Confortablement installée, Ultimécia ne tarda pas à s’endormir, rapidement rejointe par son compagnon, qui termina la bouteille de sang qu’il avait préparé. Lui et son aile meurtrie, aussi, avaient besoin de repos.
* Note: Normalement, le nom "Désert des Dam-nés" ne contient pas de tiret, mais j'ai été obligée d'en mettre un à cause de la censure du forum :s
Voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu, beaucoup de choses s'y sont passées et vous avez eu l'occasion d'en apprendre un peu plus sur "mes" vampires ;) (pour la petite mention en italique entre " ", j'ai dû modifier le texte original pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes, mais je pense que vous vous douterez du mot que j'ai remplacé ^^')
Dernière modification par ultimecia (2013-09-14 20:43:49)
Vous aimez les histoires fantastiques? Venez lire ceci ;) Bonne lecture ^^On n'est pas là que pour payer!!! Votre avis?Sauvons PV
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Salut Ulti'! J'ai finalement réussi à lire la deuxième partie et je commencerais la suite ce soir! Tons style d'écriture est toujours impeccable, très fluide et agréable à lire. Tu ne nous assomes pas avec des descriptions de trois pages Words, et vraiment ça fait du bien de lire une Fiction comme ça. Je n'ai repéré qu'une "faute".
Ultimécia a écrit:Lorsqu’elle revint, la nuit était déjà tombée. Plusieurs silhouettes se dessinèrent dans la brume nocturne. Elles s’approchaient de plus en plus.
J'aurais plutôt utiliser l'imparfait pour "dessinèrent", mais je n'en suis même pas sure.
Ulti' aurait-elle d'immenses sentiments pour le vampire? Je veux savoir ça, moi *_*
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Merci beaucoup Transp' Tes commentaires me font très plaisir ^^ Pour les descritpions, la toute première fois, je n'en avais quasiment pas mis, et une amie à qui j'envoie mon histoire à chaque chapitre terminé, m'a dit que ça manquait, donc j'essaie d'en mettre (parce que c'est vrai que sans, ben... il manque un truc xD), mais je ne me verrais absolument pas faire des descriptions à la Tolkien
Pour le petit passage que tu as cité, j'avais préféré mettre le passé simple pour donner une sensation plus "dans l'instant", elles se "dessinent" d'un coup, puis avancent doucement ;) (avec l'imparfait, j'avais peur que ça fasse trop "ça fait parti du décors" ^^')
Et en ce qui concerne Ulti et le vampire... Il faudra lire pour savoir *air angélique* (c'est que je ne voudrais pas spoiler moi xD)
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Re: Les Histoires des Ténèbres
J'en suis sure pour Ulti et le vampire >:D
Tu as bien raison de ne pas faire de descriptions à la Tolkien. Enfin, tant que ça ne ressemble ni à ça ni à Emile Zola, ça me va, perso x)
Ca doit être une sensation personnelle alors. Ca doit être le passage à l'imparfait après qui me pertube, c'est tout, ce n'est rien. Je lirai la suite rapidement. Bisous Miss!
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Re: Les Histoires des Ténèbres
Tu verras (a)
J'essaie de me focaliser plus sur ce qu'il se passe, plutôt que sur ce qu'il y a autour ^^ Après tout, c'est important l'environnement qu'il y a autour, mais le plus important, c'est ce qu'il se passe :p (en tout cas, quand je lis un livre et que je vois des descriptions qui n'en finissent pas, ça m'énerve plus qu'autre chose, parce que j'ai envie de savoir ce qu'il va arriver xD Et je trouve que ça a tendance à couper l'action de mettre trop de descriptions, ça doit surement venir de ça, va savoir ^^)
Pour le petit passage, ça doit peut-être "juste" venir de nos styles différents cette sensation que tu as eu ^^'?
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